Quand il n’est pas auprès des familles pour les accompagner et les guider dans leur deuil lorsqu’il exerce sa fonction d’assistant funéraire, Cédric Ivanes passe le plus clair de son temps auprès des défunts auxquels il prodigue des soins de conservation. Appelés aussi, soins de thanatopraxie, ceux-ci sont non obligatoires et consistent à enlever tous les liquides et gaz du corps humain et à injecter plusieurs litres d’un produit aseptique dans le but de conserver le corps et de le rendre présentable aux familles. Ces soins représentent en moyenne entre 6 et 10 % du coût des obsèques. Ils incluent aussi la toilette et la présentation du corps (habillage, coiffure, maquillage).
Un métier de l'ombre qui nécessite des compétences précises
Pour exercer ce métier "atypique", Cédric Ivanes insiste sur l’importance d’avoir un profond respect vis à vis "des personnes décédées qui ne peuvent donc ni répondre, ni agir". Ce métier de l'ombre implique également de savoir "rester humble par rapport à ce que l’on fait et avoir une certaine sensibilité". C’est sans doute la plus grande difficulté du métier, réussir à gérer ses émotions lorsque l’on se retrouve face "à des personnes âgées évidemment, mais on a aussi à traiter des enfants décédés et même parfois des bébés" nous explique-t-il. Il nous confie également sa méthode pour réussir à faire abstraction de ce qu'il a côtoyé à son travail lorsqu'il rentre chez lui : "il faut savoir fermer la porte en partant, comme lorsque l’on quitte un bureau, pour éviter de penser aux personnes que l’on a traité toute la journée".
Une profession avec beaucoup de candidats mais peu d'élus
Il existe plusieurs écoles privées en France pour devenir thanatopracteur. Les deux facultés de médecine de Lyon et d'Angers proposent également le parcours de thanatopraxie. Il s’agit d’un diplôme sur deux ans qui comporte une partie théorique et une partie pratique. Les candidats reçus à la partie théorique doivent ensuite effectuer 100 soins de conservation complets avec un thanatopracteur pour enfin valider leur diplôme. Si le métier attire beaucoup de prétendants, il n'y a en revanche que peu d’élus puisque "sur les 300 inscrits par an à la partie théorique, ils ne prennent que les 65 meilleurs (numérus clausus)" nous révèle Cédric Ivanès.
Par vocation plutôt que pour l'argent
Concernant la rémunération, l’assistant funéraire est transparent : "c’est totalement aléatoire. C’est une convention collective qui commence généralement à 1.400 € et qui peut aller jusqu’à 2.500 € en tant que salarié, un peu plus en étant indépendant". Cédric Ivanes préfère toutefois insister sur le fait que "c’est un métier que l’on exerce par conviction et pas pour l’argent".
D’autant plus que la mort, elle, n’a pas d’horaires et le thanatopracteur ne compte généralement pas ses heures. Compte tenu du temps et de la pénibilité qu'exige le métier, Cédric Ivanes estime "que le salaire moyen respectable par rapport à la difficulté de cette fonction se situe entre 1.800 € et 2.000€ net par mois".