TGV Rhin- Rhône: des gains de parcours variant de 8 à 72 minutes entre Besançon et Strasbourg

Quand on parle de l’amélioration des temps de parcours liés à l’arrivée du TGV Rhin-Rhône, il faut éviter une approche globale. Une évaluation au cas par cas s’impose selon des chercheurs de l’Université de Franche-Comté. 

Dans son numéro de novembre-décembre, la revue « En Direct » éditée notamment par l’Université de Franche-Comté en association avec l’Université de technologie Belfort-Montbéliard aborde « la nouvelle donne » que constitue l’arrivée du TGV Rhin-Rhône. L’article s’appuie sur les recherches effectuées par le laboratoire ThéMA.

Il y est notamment question des gains de temps prévus, souvent avancés par RFF, la SNCF et les collectivités locales impliquées, pour justifier le bien-fondé de cette LGV. Ces données ne tiennent cependant pas compte du temps global réel de transport entre deux villes, notamment pour les trajets ayant pour terminus les deux nouvelles gares de Besançon et de Belfort-Montbéliard situées en périphérie. En intégrant tous les critères d’un voyage, les chercheurs ont fait le constat qu’entre Besançon et Strasbourg « le gain de temps obtenu grâce à la LGV en 2012 par rapport à 2010 est estimé varier de 8 minutes à 1 heure 12 ».

Une telle amplitude s’explique selon que l’on prend en compte ou non le temps nécessaire pour rejoindre la nouvelle gare TGV de Besançon située à une quinzaine de kilomètres de la capitale régionale. Cela dépend également si l’on se réfère au temps de trajet antérieur le meilleur ou le moins favorable entre les villes considérées. Les chercheurs estiment qu’il faut éviter « une globalité trompeuse » et recommandent une étude des gains de temps au par cas par cas.

« L’intérêt de la LGV Rhin-Rhône ne réside pas dans l’abaissement puissant des temps de parcours (le gain entre Besançon et Paris est réel mais n’est pas spectaculaire), mais dans une mise en réseau effective de relations ferroviaires qui démultiplient les possibilités de déplacement par le train sur des destinations où, avant le TGV Rhin-Rhône, celles-ci étaient fortement concurrencées par l’emploi de l’automobile (Besançon-Lyon par exemple) », peut-on lire dans la revue.

Une enquête faite auprès de 3545 voyageurs dans les gares de l’espace Rhin-Rhône servira de base à de futures études sur la mobilité ferroviaire. Avant le TGV, les chercheurs ont établi que 61% des flux concerne des déplacements intérieurs. 38% sont des trajets effectués sur le reste de la France vers Paris (20%), vers Strasbourg (6%) et vers Lyon (4%). Le 1% restant concerne les destinations au-delà de l’Hexagone.

  

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