Pétition
Jugée déficitaire et pas assez rentable, la ligne TGV Paris-Berne via Pontarlier et Neuchâtel, est menacée de suppression. Un point que n'acceptent pas plusieurs élus francs-comtois et suisses.
La délégation dépêchée à Paris a ainsi remis les 7000 signatures françaises et les 13000 suisses s'opposant à cette suppression. Elle était composée notamment d’Alain Fousseret, vice-président de la Région Franche-Comté en charge des transports, de Claude Nicati, conseiller d'Etat du canton de Neuchâtel, d’Olivier Arni, conseiller communal de Neuchâtel et de Patrick Genre, maire de Pontarlier. Rejoint ensuite par Annie Genevard, députée du Doubs et François Jeannin, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT).
Un sursis de cinq ans demandé
Ils ont rencontré au sein du CNIT la Défense, Jean-Yves Leclercq, directeur de la branche Europe SNCF voyages et Alain Barbey, directeur général de TGV Lyria. "Nous leur avons demandé un moratoire de cinq ans. Il est encore trop tôt pour se décider. Et si vraiment il y a une chute importante du nombre de voyageurs, on le reconnaîtra", explique Alain Fousseret.
Les autorités franco-suisses estiment que des défauts de communication et des contraintes de réservation empêcheraient la bonne exploitation de la ligne. "Nous avons le sentiment jusqu'ici que la SNCF ne fait pas tout pour remplir ce train de voyageurs ou faire connaître la ligne", ajoute Alain Fousseret.
La décision sera prise dans l'année
Les responsables de la ligne se seraient montrés attentifs aux arguments mais auraient souligné le déficit généré, correspondant à 2,4 millions d'euros de perte en 2012. "Or, M. Nicati a fait remarquer que depuis la suppression du premier Lyria (ndlr : il y avait autrefois deux allers-retours par an contre un seul aujourd'hui), une autre ligne reliant Frasne à Bern a dû être mise en place et qu'elle coûte 1,6 millions d'euros aux collectivités."
La délégation a donc insisté sur le fait qu'il fallait donner la chance à cette ligne, même si elle fait face aujourd'hui à la concurrence de la LGV Rhin-Rhône. "Des usagers choisissent de ne plus passer par Pontarlier mais par Belfort avec la ligne LGV. Mais ce n'est pas la même chose et c'est de toute façon plus cher. Les deux lignes sont complémentaires", remarque Alain Fousseret.
L'élu franc-comtois rappelle au passage que la SNCF a fait 320 millions d'euros de bénéfices en 2012, l'argument du déficit a ainsi du mal à tenir... "Ce que l'on demande, c'est que l'on soit associé à la réflexion. Nous allons continuer à envoyer des messages au gouvernement." Les responsables de la ligne ont dit qu'ils se prononceraient d'ici la fin de l'année.