Cette arme "était une réplique d'une arme de poing tirant des munitions à blanc", a précisé le procureur de Belfort, Eric Plantier, dans un communiqué.
"Cette circonstance ne pouvait cependant être connue des militaires au moment de leur intervention", souligne-t-il, ajoutant: "l'enquête permettra de retenir leur état de légitime défense".
Selon le magistrat, la réaction des gendarmes était "strictement proportionnée et justifiée par le péril imminent de mort auxquels ils se trouvaient exposés du fait de l'usage d'une arme à feu, quasiment à bout portant, contre l'un d'eux".
Mercredi matin, le trentenaire avait fait crisser ses pneus devant la gendarmerie de Beaucourt (Territoire de Belfort) et avait saisi une arme de poing dans son coffre avant de s'enfuir. Poursuivi par les militaires, il avait forcé un barrage, percuté un véhicule de gendarmerie et exhibé son arme à plusieurs reprises.
Finalement immobilisé par le pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) à Danjoutin, l'automobiliste "braquait alors une arme de poing en direction du passager du véhicule du PSIG qui se trouvait à sa hauteur", selon M. Plantier.
Les gendarmes ont procédé "à plusieurs reprises aux sommations d'usage, intimant en vain à l'automobiliste de lâcher son arme", jusqu'à ce qu'il "ouvr(e) le feu à deux reprises en direction du militaire passager du véhicule du PSIG".
Les militaires ont alors "répliqu(é) au total à six reprises et l'automobiliste (a été) mortellement touché à hauteur du buste", a-t-il détaillé.
Les deux gendarmes impliqués dans les tirs ont été placés mercredi en garde à vue, avant d'être remis en liberté après la vérification de la cohérence de leurs déclarations.
L'enquête ouverte pour "violence volontaire avec arme ayant entraîné la mort" et confiée à l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), en cosaisine avec la section de recherches de Besançon, se poursuit pour "déterminer les circonstances dans lesquelles l'automobiliste a agi et aurait pu volontairement provoquer les conditions de son décès", a indiqué le magistrat.
Sa mère avait appelé la gendarmerie en indiquant que son fils voulait mettre fin à ses jours.
Le procureur a salué "le professionnalisme et le sang-froid des militaires du PSIG", "en dépit des tragiques circonstances de leur intervention".
(AFP)