La veille, au deuxième jour du procès qui devrait se terminer tard jeudi, la victime, une frêle jeune femme désormais âgée de 25 ans et qui avait entre 17 et 19 ans au moment des faits, avait expliqué comment elle avait "essayé de trouver des solutions pour (se) sortir de cette emprise qu'il avait sur" elle. "J'ai développé une peur énorme à (son) égard (...). Je n'arrivais pas à trouver une porte de sortie ou je n'ai pas eu le courage de le faire, j'avais trop honte".
"Depuis trois jours d'audience, je ne sais plus qui je suis. Manipulateur ? Je suis un monstre ? Je suis quoi ?", a lancé jeudi l'accusé, son aîné de 50 ans. "J'ai vécu une histoire d'amour magnifique. C'était resplendissant. Il y a une réécriture de l'histoire" par l'accusatrice, a affirmé l'ancien dentiste âgé de 74 ans.
"Je me suis laissé emporté par cet amour"
Elle avait dénoncé des viols en 2018, décrivant une relation "contrainte" et expliquant être victime de "l'emprise" de cet homme très lié à ses parents dans le milieu du tennis. "Je voudrais que ma fille soit enfin heureuse, qu'elle puisse se reconstruire, que son petit sourire revienne sur ses lèvres", a témoigné sa mère mercredi, tandis que la jeune fille pleurait sur le banc des parties civiles. "J'en veux beaucoup à l'accusé, c'est une haine profonde", a-t-elle poursuivi, ajoutant qu'aujourd'hui sa fille était "très faible psychologiquement", souffrant notamment d'anorexie.
Admettant qu'il avait probablement "demandé à la victime la première photo d'elle dénudée", la présidente a demandé à l'accusé si c'était "admis au sein de la ligue ?". "A priori non", a-t-il répondu, arguant que "derrière le président de la ligue (de Bourgogne-Franche-Comté, ndlr) il y a un homme". "Je me suis laissé emporter par cet amour à tel point que j'ai pris un risque sur ma carrière sportive (il était candidat à la présidence de la FFT, ndlr) et bien je l'ai fait quand même...", a-t-il ajouté.
(AFP)