Télémedecine et AVC : les neurologues de Besançon consultent à 7.000 km de distance

Depuis 2017, près de 600 actes de « TéléAVC » et plus de 60 téléthrombolyses ont été réalisés depuis le CHRU de Besançon auprès de trois hôpitaux ultramarins de Guyane. Dans le département le plus grand de France, le taux de mortalité par AVC des moins de 65 ans est trois fois plus important qu’en France métropolitaine.

Téléconsultation depuis le CHRU de Besançon réalisée par le Pr Fabrice Vuillier © CHU Besançon

1er mai 2017 : le premier acte de TéléAVC est réalisé depuis le CHRU de Besançon permettant la prise en charge à distance d’un patient en urgence immédiate.

"Il ne restait plus qu’un neurologue au centre hospitalier Andrée Rosemon lorsque le département de neurologie du CHU de Besançon a été contacté" explique l'hôpital de Besançon alors même que la rapidité de la prise en charge initiale est un enjeu déterminant pour diminuer le risque de séquelles ou de décès. Les patients situés à plus de 7 000 km de Besançon "sont pris en charge dans les mêmes délais que s’il s’agissait d’une transmission entre établissements francs-comtois".

L’accident vasculaire cérébral est la troisième cause de mortalité en France et la première en Guyane qui souffre d’une carence de neurologues.

Il y a 4 ans, le centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne, a donc appelé les neurologues du CHU de Besançon à la rescousse. Après avoir été équipé, le centre hospitalier de Kourou a ensuite rejoint le réseau de télémédecine le premier juin 2017. Il a été suivi par le centre hospitalier de Saint-Laurent-du-Maroni fin 2018.

Consultations, diagnostic et aide à la réalisation de thrombolyse

Concrétement, les urgentistes des trois hôpitaux prennent en charge les victimes d’AVC mais ils bénéficient des avis spécialisés des neurologues du CHU de Besançon si 24h/24 : consultations, analyse de données d’imagerie, pose de diagnostic, aide à la réalisation de thrombolyse et suivi des patients sont réalisés à distance. Avec le décalage horaire, le pic d'activité se situe entre 2h et 5h du matin en France métropolitaine.

Les diagnostics depuis la Guyane concernent à 66 % des AVC mais il peut aussi s’agir d’autres pathologies telles que l’épilepsie, hémorragie méningée, tumeur, migraine...

"Télé AVC s’inscrit dans les valeurs de solidarité et d’égal accès aux soins porté par tout CHU"

Cette collaboration avec la Guyane a par ailleurs favorisé le développement d’une filière territoriale complète par partage de connaissances et de compétences, "renforçant les liens de solidarité et la mutualisation entre les régions".

Ce recours au «"TéléAVC transcontinental"  répond aux objectifs du plan « Ma santé 2022 » qui préconise,  entre autres mesures, le déploiement massif de la télémédecine et du télé- soin.

Télémedecine à Besançon : il y a 20 ans déjà

Le défi technologique relevé en 2017 démontre la faisabilité de la mise en place, dans de très courts délais, d’outils de télémédecine entre des zones géographiques très distantes. Cette solution est le fruit d'une expérience qui ne date pas d'hier. Sous l’impulsion du CHU de Besançon, du RUN-FC  (Réseau des Urgences Neurologiques de Franche-Comté) et de l’Agence régionale de santé,  les outils de télémédecine ont été déployés dans les différents établissements de Franche-Comté depuis 2001, il y a tout juste 20 ans !

Le CHU de Besançon, centre expert pour la Franche-Comté et la Guyane

Nombres d'AVC par an

Franche-Comté

  •  3.500 AVC
  •  4.780 actes de téléurgence neurologique
  •  1.000 actes de télé AVC

Guyane

  •  500 AVC par an
  •  100 télé AVC par an
  •  Une quinzaine de téléthrombolyses/an

À Besançon, le défi technologique a été relevé grâce à l’étroite collaboration entre le département de neurologie du CHRU, le réseau des urgences neurologiques de Franche-Comté (RUN-FC) et le CGS Emosist intégré depuis dans le Groupement régional d’appui au développement de l’e-Santé (GRADeS).

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