maCommune.info: D’une manière générale, que pensez-vous de la gratuité des transports, êtes-vous pour ou contre ?
Nicolas Bodin : "À l’heure actuelle, les transports Grand Bisontins sont déjà gratuits à 83 %. Il faut savoir que les dotations des collectivités risquent de diminuer dans les années à venir. Il faut donc se poser la question des personnes qui doivent prioritairement être bénéficiaires soit de tarifications sociales soit de gratuité. Pour moi, le débat porte sur ce point".
mC : Selon vous, quelles sont les personnes qui devraient en bénéficier ?
N. Bodin : "Les catégories sociales qui devraient en bénéficier sont les demandeurs d’emploi (NDLR : la mesure a été adoptée pour les moins de 26 ans inscrits à pôle emploi). Il faut noter que beaucoup de personnes sont en recherche d’emploi, mais ne sont pas inscrites à Pole Emploi. Cela concerne, entre autres, les bénéficiaires des différentes formules du RSA.
Les bénéficiaires de l’allocation handicapée et du minima vieillesse (ASPA) n’ont pas non plus été prises en compte dans les mesures proposées lors du conseil communautaire. Ils n’ont même pas été abordés jeudi soir. D’un point de vue social, je pense que ce sont ces personnes-là qui sont prioritaires.
Lorsque l’on regarde le "Pass demandeurs d’emploi" dans le rapport du conseil, ce n’est pas la gratuité qui est proposée, mais une extension géographique. Les personnes continueront à payer 2 ou 10 euros".
mC : Certains élus disent que vous ne respectez pas le programme d’Anne Vignot "Besançon par Nature". Que leur répondez-vous ?
N . Bodin : "Dans le programme "Besançon par Nature" (NDLR : programme proposé par Anne Vignot et ses soutiens lors de sa campagne pour l’élection municipale), il avait été noté : "Nous proposerons la gratuité du réseau Ginko pour les moins de 26 ans et une tarification solidaire pour les personnes bénéficiaires des minimas sociaux".
Alors quand certains nous disent que l’on ne respecte pas le programme… ces éléments sont dans la phrase de "Besançon par Nature". Il n’y a pas eu rupture du contrat.
Mon objectif, c’est que davantage de personnes prennent les transports en commun à la fin du mandat".
mC : Concrètement, pouvez-vous nous dire ce que le groupe PS souhaiterait ?
N. Bodin : "Par rapport au rapport du GIEC, il massivement encourage les transports en commun. Je pense que cela passe par plusieurs choses : une tarification adaptée (qui peut être gratuite, mais surtout sociale), avoir une offre réellement adaptée, avoir du matériel de qualité.
Selon moi, le rapport de jeudi était incomplet. Globalement, nous sommes tous d’accord avec les élus PS".
mC : Et concernant les collégiens ?
N. Bodin : "La gratuité totale pour les collégiens correspond à 1,2 million d’euros. Je répondrai donc à cette question lorsqu’on aura évalué le coût de la gratuité pour toutes les personnes dont j’ai parlé.
Philosophique, je ne suis pas contre. Mais si je dois choisir, je pense que certaines personnes sont prioritaires (NDLR : personnes en recherche d’emploi non-inscrites à pôle emploi, bénéficiaires du RSA, de l’allocation handicapée, du minima vieillesse). On est en train de choisir entre des injustices. Trop de catégories sociales ont été oubliées".