Syndrome du “bébé secoué”: lancement d’une campagne de sensibilisation

« J’en peux plus de toi! »: secouer un bébé pour le faire taire lorsqu’il pleure est une « maltraitance qui peut être mortelle », alerte le gouvernement dans une campagne de sensibilisation lancée lundi.

© Pajuboyoung via Pixabay

Pour "alerter sur la réalité de cette maltraitance et ses conséquences" et "présenter des solutions préventives", la campagne est centrée sur un spot vidéo glaçant qui ne montre rien mais laisse entendre, à travers un "babyphone", la voix d'un père excédé. "J'en ai marre, tu me pourris la vie, tout ce que tu sais faire c'est chialer!", hurle le père, avant que les pleurs du bébé ne cessent brusquement.

Plusieurs centaines d'enfants sont victimes chaque année de ce syndrome, avec un pic d'incidence entre deux et quatre mois.

L'adulte maltraitant ne l'est rarement qu'une fois: les bébés secoués l'ont été en moyenne à dix reprises, selon des données publiées en 2017 par la Haute autorité de santé (HAS).

"Les secousses sont des gestes d'une extrême violence qui n'ont rien à voir avec un geste maladroit de la vie quotidienne, ni avec le jeu, comme lancer un enfant en l'air", explique Dr Anne Laurent-Vannier qui a présidé le groupe de travail consacré à ce trouble au sein de la HAS.

Les adultes qui perdraient patience face à un bébé ne doivent pas hésiter à "partager leurs craintes et leurs doutes" et "demander de l'aide", insistent les concepteurs de cette campagne de communication - qui sera déclinée sur YouTube, sur les plateformes de "replay" des grandes chaînes de télévision et les réseaux sociaux.

Si l'adulte est excédé, il peut toujours coucher le bébé sur le dos et quitter la pièce, car "il n'y a aucun danger à le laisser seul dans cette position", soulignent les spécialistes.

Le secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance et des Familles Adrien Taquet doit se rendre lundi matin au CHU de Lille pour lancer cette campagne: il doit visiter à cette occasion un service de neurochirurgie et une maternité, et s'entretenir avec des familles de victimes.

(AFP)

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