"C’est un retournement brutal d’une situation que les dirigeants de GE, à un tel niveau, devaient nécessairement pressentir et anticiper. Et il serait tout aussi surprenant que les experts du Ministère de l’économie dont Monsieur Hugh Bailey (ex Conseiller Spécial d'Emmanuel MACRON) n’aient pas alerté les ministres concerné", précise Michel Raison dans un communiqué ce jeudi en indiquant que cette annonce de suppressions de postes est "un échec de l’État – stratège" .
"Une mauvaise nouvelle pour la filière énergie française
Le sénateur explique que cette décision est une mauvaise nouvelle "pour les salariés du groupe et l'industrie française, pour le département du Territoire de Belfort, pour le bassin industriel du Nord Franche-Comté et pour la Haute-Saône dont une bonne dizaine d’entreprises sous-traitantes de GE devraient être impactées mais aussi, une centaine d’habitants salariés de GE installés en Haute-Saône".
Selon lui, il s’agit également d’une mauvaise nouvelle "pour la filière énergie française qui va perdre de nombreuses compétences et des expertises reconnues au niveau mondial, suite à la suppression de la moitié des postes de l’activité gaz".
Le sénateur expose ses préoccupations sur le devenir du site : "Qu’en sera-t-il dans quelques années, lorsque le site de Belfort, privé de sa taille critique et de son savoir-faire, ne pourra plus répondre aux appels d’offres ? Naturellement ce seront les unités américaines de GE qui prendront le relais au détriment, une fois de plus, de l'industrie française".
"La faiblesse regrettable" de la sanction de 50 millions d’euros au groupe
Michel Raison attend du Gouvernement qu’il "respecte les engagements pris par l’Etat lorsque ce dernier soutenait pleinement la reprise des activités POWER d'ALSTOM par GE". Il rappelle qu’en 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie et des Finances, "vantait le choix GE aux salariés : « Belfort a un avenir industriel. Cet avenir industriel fait partie d'abord des engagements pris de part et d'autre, et ces engagements sont suivis par le Gouvernement ».
Le sénateur rappelle également "la faiblesse regrettable" de la sanction de 50 millions d’euros imposée au groupe américain en cas de non-respect de ses engagements : "Aujourd’hui, ce montant ridicule pour un tel groupe pourrait même être compris comme un révélateur de la stratégie patiemment suivie depuis plusieurs années par GE (…) Aujourd’hui, il ne suffit plus qu’Emmanuel Macron, Président de la République, et son ministre de l’économie affichent la vigilance ou la fermeté de l’Etat. C’est de lucidité et de courage dont les salariés et nos territoires ont besoin".