Le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, sera reçu "dès cet après-midi" à Bercy, a annoncé ce jeudi 8 septembre 2016 le nouveau secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, qui "considère que rien à ce stade n'est définitif" après l'annonce mercredi 7 septembre 2016 par le constructeur ferroviaire de l'arrêt de sa production de trains à Belfort d'ici deux ans. "Je recevrai dès cet après-midi le PDG d'Alstom, à qui j'ai demandé de venir à Bercy", a déclaré M. Sirugue sur Europe 1, ajoutant que le ministre de l'Economie et des Finances, "Michel Sapin, se joindra à ce rendez-vous pour que nous puissions ensemble demander des comptes sur cette annonce".
Alstom a décidé d’arrêter sa production : 400 emplois vont disparaitre à Belfort
Alstom a décidé de transférer les activités d'ingénierie et de production de son site de Belfort vers celui de Reichshoffen (Bas-Rhin) d'ici 2018, en raison d'une pénurie de commandes sur le marché français. L'entreprise, qui ne prévoit ni la fermeture du site, ni plan social, s'est engagée à soumettre aux 400 salariés concernés "une proposition de transfert, s'ils le souhaitent" vers ses autres usines dans l'Hexagone.
Une annonce « brutale »
Dénonçant "une annonce qui est à la fois brutale et sans concertation", le secrétaire d'Etat à l'Industrie a estimé que la baisse du carnet de commandes est "une période difficile (...) qu'il nous faut franchir, mais ce n'est pas la fin non plus de la filière ferroviaire dans notre pays". "Je considère que rien à ce stade n'est définitif", a-t-il affirmé, ajoutant que le sujet "mérite à l'évidence une concertation beaucoup plus grande" et qu'"une discussion va s'engager". "Le gouvernement est particulièrement attaché à la filière ferroviaire",
a-t-il assuré, évoquant "des engagements forts", notamment "sur les commandes
de trains Intercités".
Des commandes toujours en attente
En l'occurrence, l'achat de 30 nouvelles rames Intercités promis en février par le secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies, n'a toujours pas été concrétisé. L'Etat siège depuis février au conseil d'administration d'Alstom, dont il exerce 20% des droits de vote grâce à des actions prêtées par Bouygues jusqu'à fin 2017 et qu'il pourra progressivement racheter. "Quand l'Etat est présent dans le capital d'Alstom, dans le capital de la SNCF, le minimum, c'est d'avoir une politique de patriotisme économique", a estimé ce jeudi 8 septembre 2016 l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, fustigeant "la politique du laissez-faire".
(AFP)