Le projet prévoit la construction d'un bâtiment quasiment réservé à des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées au sein d'un complexe de trois immeubles pour personnes âgées. Il doit comprendre une vingtaine d'appartements à prix abordables de 1 à 3
pièces permettant de vivre de manière autonome, sur les 135 logements prévus, ainsi qu'une partie des places en foyers de soins, a détaillé la ville de Zurich dans un communiqué.
Géré par une fondation pour le logement de personnes âgées liée aux autorités municipales, en partenariat avec l'association locale QueerAltern, qui regroupe des personnes LGBTI aux cheveux blancs, le complexe doit ouvrir ses portes en 2025.
Pour les personnes LGBTI, l'entrée dans une maison de retraite est souvent un moment difficile, a expliqué Barbara Bosshard, le présidente de QueerAltern, lors d'un entretien avec l'AFP. "Les personnes âgées parlent souvent de leurs petits-enfants et montrent des photos. Et une personne LGBTI doit toujours se poser la question +Est-ce que moi aussi je montre des photos de mes amis décédés, de ma vie ou de mes souvenirs de la Gay pride?+", a-t-elle pris en exemple. Par peur d'être rejetés, beaucoup préfèrent souvent faire profil bas, en particulier dans l'actuelle génération de personnes âgées LGBTI qui a souvent souffert de discriminations. "La plupart d'entre eux retournent au placard", a-t-elle affirmé, expliquant que ce projet doit précisément leur permettre de vivre leurs vieux jours en assumant pleinement leur identité, sans avoir à se cacher.
"Où les gens peuvent en partie vivre entre eux sans avoir à s'expliquer"
Si des maisons de retraite LGBTI commencent à voir le jour dans d'autres grandes villes européennes, le fait que les autorités municipales s'associent au projet, une première en Suisse, est une "forme de reconnaissance" importante, a insisté la présidente de cette association, qui espère que le projet en inspirera d'autres. Les travaux doivent débuter en 2023. Le complexe se situera dans un quartier résidentiel à l'Ouest de la ville.
"Ce qui m'a plu dans ce projet, c'est qu'il offre à la fois une forme de protection, où les gens peuvent en partie vivre entre eux sans avoir à s'expliquer, mais aussi d'intégration avec les autres personnes âgées et le quartier", a de son côté confié Andrea Martin Fischer, la directrice de la fondation pour le logement des personnes âgées.
Le quartier a "un petit côté village" a-t-elle décrit, et accueille de nombreuses familles, jeunes couples et célibataires en quête de logements plus abordables dans cette ville où les prix des loyers sont élevés.
(AFP)