Voulue par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus et très critiquée par ceux qui redoutent une société de surveillance, StopCovid doit permettre à un utilisateur qui se découvre contaminé de prévenir automatiquement toutes les personnes qu’il a croisées à moins d’un mètre, pendant plus de 15 minutes, au cours des deux dernières semaines.
"Evidemment, dans un contexte où la prévalence de l'épidémie décroît très vite, l'incitation des gens à installer l'application est limitée", a reconnu M. O, à l'issue de la présentation d'un rapport du Conseil national du numérique sur les données de santé.
"On va continuer à faire en sorte qu'il y ait des gens qui la téléchargent, éventuellement envisager des évolutions, et puis si jamais il y a une deuxième vague, il faudra prendre un certain nombre d'initiatives pour repousser l'installation de l'application", a-t-il déclaré. "Sur ce sujet de l'utilité sanitaire, ce n'est plus vraiment au secrétariat d'Etat au numérique de piloter le déploiement de cet outil, mais plutôt à la sphère santé."
L'efficacité de l'application pour smartphone dépend du nombre de personnes qui l'utilisent, même si le gouvernement l'estime utile "dès les premiers téléchargements", notamment en milieu urbain.
Alors que le gouvernement communique sur le nombre de téléchargements ou d'activations, des spécialistes du numérique avaient estimé la semaine dernière que le nombre d'utilisateurs recourant en permanence à l'application pourrait être bien moindre.
"Nous ne savons pas qui active son bluetooth ou pas. Les chiffres qui ont circulé sur les réseaux sociaux ne correspondent pas à grand chose." Cédric O.
Il a promis toute la transparence sur le coût et les modalités d'hébergement de l'application, alors que l'association Anticor a alerté le parquet national financier (PNF) sur des soupçons de favoritisme concernant l'attribution du marché public à Outscale, une filiale de Dassault Systèmes.
"Nous sommes encore en train de travailler aux marchés qui permettront de formaliser le déploiement de l'application", développée gratuitement par des fonctionnaires de l'Inria et des entreprises à titre gracieux, a-t-il précisé. "Pour l'instant, l'Etat n'a rien signé, n'a pas dépensé un seul euro", et l'ordre de grandeur des coûts de maintenance et d'hébergement estimé entre 200.000 et 300.000 euros par mois lors d'une audition au Sénat est "probablement très majoré".
(AFP)