Stellantis: Peugeot et Fiat se marient pour affronter un futur compliqué

Publié le 04/01/2021 - 12:21
Mis à jour le 04/01/2021 - 12:21

Les actionnaires de Peugeot-Citroën (PSA) ont approuvé lundi 4 janvier 2021 la fusion du groupe français avec Fiat-Chrysler (FCA) pour former Stellantis, le 4e groupe automobile mondial.

Le nouveau logo Stellantis © communication PSA  ©
Le nouveau logo Stellantis © communication PSA ©

Au cours d’une assemblée générale en ligne, les actionnaires ont validé à plus de 99,8 % les trois résolutions concernant la fusion. Sa date effective doit être annoncée « très rapidement », selon le président du directoire de PSA et futur directeur général de Stellantis, Carlos Tavares. Une première assemblée générale réunissant les actionnaires à droit de vote double avait également validé la fusion plus tôt lundi matin.

"J'ai rarement eu le sentiment autant qu'aujourd'hui de vivre un moment d'histoire", a déclaré l'emblématique président du conseil de surveillance de PSA, Louis Gallois, qui prend sa retraite à l'issue de cette fusion.

Carlos Tavares a justifié l'opération par la nécessité de partager les coûts face à la transition énergétique, et d'avoir une assise mondiale plus équilibrée avec un accès aux marchés américains.

Les actionnaires de référence de PSA (la famille Peugeot, le groupe chinois Dongfeng et l'Etat français) avaient déjà donné en amont leur bénédiction à cette fusion.

La nouvelle entité, baptisée Stellantis, comptera plus de 400.000 salariés et abritera dans le même garage 14 marques emblématiques comme Citroën et Maserati (déjà brièvement mariées il y a 50 ans), Fiat et Opel, Peugeot et Alfa Romeo, Chrysler, Dodge ou Jeep.

"Cette fusion était une question de survie, et ça vaut pour Fiat comme pour PSA", selon Giuliano Noci, professeur de stratégie à l'école de commerce de Polytechnique à Milan. Les deux groupes sont confrontés à "d'énormes défis technologiques et stratégiques" (véhicules électriques, numérisation, conduite autonome) et aux effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19.

"Seuls les plus agiles, dans un esprit darwinien, survivront", avait lancé en novembre Carlos Tavares, président du directoire de PSA et directeur général de Stellantis.

Les marques du groupe vont notamment réduire leurs coûts de développement et de construction, et compléter leur offre dans toutes les gammes. "Grâce à son union avec PSA, Fiat-Chrysler pourra renforcer sa présence en Europe", ajoute Giuseppe Berta, professeur à l'université Bocconi de Milan et spécialiste de Fiat. "A l'inverse, le groupe français pourra reprendre pied aux Etats-Unis grâce à son allié italo-américain".

Fin décembre, la Commission européenne a donné son feu vert à l'union, sous condition que les deux groupes respectent leurs engagements pris pour préserver la concurrence dans les petits utilitaires, où ils détiennent de larges parts de marché.

Les constructeurs avaient auparavant amendé leur contrat pour que leur union reste un mariage entre égaux, alors que la pandémie a affecté leurs comptes respectifs.

FCA a notamment accepté d'abaisser le montant d'un dividende exceptionnel versé à ses actionnaires. De son côté, PSA a décidé de céder 7% de l'équipementier français Faurecia avant de distribuer le reste aux actionnaires de Stellantis. La participation du groupe chinois Dongfeng doit être également réduite.

C'est insuffisant selon le fonds Phitrust, qui détient moins de 1% du capital de PSA et critique depuis l'annonce de la fusion un manque d'"équilibre entre les parties" au profit des Italo-Américains.

"FCA a plus besoin de PSA pour la mise en œuvre des synergies que l'inverse" et "PSA est plus performant que FCA sur différents aspects clés", a notamment souligné le fonds dans un communiqué.

Pas de fermeture d'usine ?

Dans les documents fournis aux autorités financières, PSA et Fiat estiment que leur rapprochement devrait coûter 4 milliards d'euros, et que les synergies permettront d'économiser à terme jusqu'à 5 milliards par an.

Carlos Tavares avait souligné fin 2019 qu'aucune fermeture d'usine n'était prévue. Les syndicats se permettent d'en douter. "Globalement c'est une bonne assurance pour l'avenir de notre groupe. Ceux qui ne prendront pas ce virage-là risqueront de rester sur le carreau", commente Franck Don, délégué syndical central CFTC chez PSA.

"Aujourd'hui, le groupe FCA est une grande inconnue pour nous", tempère cependant le syndicaliste. "Quelles synergies vont être trouvées? Quelles conséquences potentielles sur les sites situés en France?"

Christine Virassamy, déléguée syndicale centrale CFDT, attend un engagement ferme de Stellantis sur les usines comme sur les centres de recherche. "C'est le volet social et éthique qui permettra de dire si cette fusion est une réussite ou pas", souligne-t-elle.

Phitrust avertit que Fiat n'a pas de marges de manoeuvre en Italie, où il a contracté un prêt garanti par l'Etat à hauteur de 6 milliards d'euros. "Les usines françaises de PSA pourraient devenir la variable d'ajustement, entraînant de lourdes pertes d'emplois", avance le fonds.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Reprise des magasins Gifi : le groupe Zouari intéressé, d’autres offres sont attendues

L'enseigne de bazar Gifi, qui connaît des difficultés financières et dont le fondateur Philippe Ginestet souhaite ”passer la main”, fait l'objet d'un intérêt du spécialiste du secteur Moez-Alexandre Zouari, mais d'autres offres sont attendues, a appris l'AFP mardi de sources concordantes. En Bourgogne Franche-Comté, on compte 30 magasins Gifi.

Échevannes : la fondation du patrimoine vient en aide à l’ancienne école du village

Le 14 novembre 2024, la commune d’Échevannes a accueilli les membres de la Fondation du Patrimoine du Doubs. Le projet de restauration de l’ancienne école du village a en effet été sélectionné par la fondation et la commune s’est vue allouer la somme de 80.000€ pour les travaux à effectuer.

Une formation pour “renforcer le leadership” des responsables agricoles en Bourgogne-Franche-Comté

La Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté, l’Institut Agro Dijon et les Jeunes Agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté reconduisent pour la 3e année consécutive la formation Agri-Actes pour l’année 2025 à l’attention de responsables ou de futurs responsables agricoles.

Val-d’Usiers : l’atelier couture Silki met l’accent sur le réemploi

Après une longue carrière dans le tourisme, Elisabeth Contejean a choisi de changer de carrière professionnelle et s’est désormais tournée vers ce qu’elle aime depuis toujours : le travail du textile en général. En juin 2024, elle ouvre son propre atelier de couture dans le Val d’Usiers et propose désormais des cours et ateliers pour les particuliers ainsi que différents services de réparation. 

Agriculture, mobilité, tourisme… Plus de 134 millions d’aides régionales votées en commission permanente

La commission permanente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est tenue vendredi 15 novembre 2024. Les élu(e)s ont voté pour 134,2 millions d’euros d’aides en faveur du territoire. Focus sur quelques dossiers.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.31
nuageux
le 23/11 à 15h00
Vent
1.1 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
96 %