‘Spotlight’ français : l’archevêque de Besançon “a fait ce qu’il avait à faire et ce qu’il était en mesure de faire”

L’archevêque de Besançon Mgr Jean-Luc Bouilleret, figure dans une liste de prêtres qui auraient couvert pendant des années 32 prêtres auteurs d’abus sexuels, selon un dossier de Médiapart publié ce lundi 20 mars 2017. L’archevêque de Besançon, qui était à Amiens au milieu des années 2000, avait eu connaissance de faits. Il explique, par le biais de la directrice de communication du Diocèse, les mesures qu’il avait prises à l’époque…

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Lorsque vous étiez à la tête du diocèse d'Amiens, vous avez été alerté au milieu des années 2000 par trois prêtres de votre diocèse des agissements du père Gotoghian. Quelles mesures avez-vous prises à l'encontre de ce prêtre à l'époque ?

"A l’époque, Mgr Bouilleret a pris conseil auprès du Procureur général qui l’a orienté vers le Procureur de la République. L’évêque l’a rencontré et lui a alors signalé oralement tous les éléments qui avaient été portés à sa connaissance par la famille d’une victime qui avait demandé à le rencontrer. Cette famille lui a déclaré : « il s’est passé quelque chose entre notre fils et tel prêtre. Nous n’en savons pas plus ». Mgr Bouilleret avait pris soin de signaler à la famille qu’elle pouvait porter plainte, ce qu’elle n’avait pas souhaité faire. Comme vous le savez, la justice demande aux clercs de ne pas se substituer à elle dans les enquêtes judiciaires : on ne peut risquer d’entraver la démarche dont le Procureur de la République a seul l’initiative. Sur ces sujets, l'Eglise agit dans une totale et complète coopération avec les services de l'Etat et en premier lieu avec le Procureur de la République." 

"Le procès canonique ne peut prendre le pas sur la procédure judiciaire"

"En ce qui concerne les alertes des trois abbés, elles ont eu lieu après que le signalement a été fait par l’évêque auprès du procureur, à l’issue de la rencontre avec la famille. Mgr Bouilleret a fait ce qu’il avait à faire et ce qu’il était en mesure de faire.

Le prêtre a été réduit à l’état laïc par le successeur de Mgr Bouilleret, à la suite d’une procédure canonique. Il avait été immédiatement suspendu, dès sa mise en examen. Comme vous le savez, le procès canonique ne peut prendre le pas sur la procédure judiciaire et doit en attendre les conclusions pour se déclencher. La Conférence des Evêques de France a en effet fait connaître ces recommandations en 2002 et depuis cette date, la prise en mains de ces affaires « non prescriptibles » bénéficie d’un encadrement ferme, transparent et efficace. Encore une fois, l’Eglise travaille en totale synergie avec l’Etat."

"Comme il se doit, le père Gotoghian a été destitué de la cléricature suite à une procédure canonique en bonne et due forme. Il a été reconduit à l’état laïc par l’évêque actuel d’Amiens, Mgr Leborgne."

(Réponses de Monseigneur Bouilleret retranscrites par Anne-Lyse David, directice de communication du Diocèse de Besançon)

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