Le chef de l'État a demandé à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak de réunir "sans délai l'ensemble des acteurs de la filière", écrit l'Élysée dans un communiqué.
S’il n’y a pas d’accord au 30 septembre prochain, "le gouvernement se réservera la possibilité de saisir le Parlement d’une contribution obligatoire des plateformes de streaming", est-il ajouté. La présidence s’appuie sur un rapport du sénateur Julien Bargeton (Renaissance), rendu en avril. Ce dernier préconise une taxe de 1,75 % sur les revenus du streaming musical payant et celui gratuit financé par la publicité.
"Préserver la souveraineté culturelle française"
De nouvelles sources de financement sont nécessaires pour "préserver la souveraineté culturelle française" et assurer "une juste rémunération des artistes et des créateurs", a souligné mercredi l'Élysée, souhaitant aussi que cette manne soutienne "l'innovation et l'exportation".
L'ancien ministre de la Culture Jack Lang s'est rapidement félicité, dans un communiqué transmis, de l'idée d'une telle taxe, "une mesure de justice qui confortera la diversité musicale et renforcera les créateurs et les musiciens indépendants".
À l'automne 2022, les débats s'étaient cristallisés sur une contribution obligatoire de 1,5% des revenus des abonnements payants sur les plateformes musicales pour aider le Centre national de la musique (CNM), instance étatique et sectorielle créée en 2020, à soutenir la création française.
Cette suggestion - portée par des députés de la gauche Nupes via des amendements rejetés fin 2022 - avait créé des fractures ouvertes dans la filière.
Plusieurs organismes représentatifs de l'industrie musicale (Prodiss, UPFI, SMA, etc.) s'étaient dits favorables à une telle taxe d'un faible montant "qui pourrait suffire à compléter le schéma de financement du CNM sans perturber les modèles économiques".
Le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique) avait aussi fustigé l'idée d'une taxe.
(AFP)