"Cela était programmé, mais aussi avancé sans aucune concertation. Ni avec les élus, ni avec les commerçants, ni avec les habitants", reconnaît Christine Coren-Gasperoni pour le groupe DSES (Doubs social écologique et solidaire) ce lundi devant l’assemblée départementale. "Même les élus du Conseil syndical du SMMO n’avaient pas connaissance du rapport qui explore les différents scénarios du futur de la station de Métabief au moment du vote le 12 septembre".
Elle nuance toutefois sur le fait que "les canons à neige sont indispensables depuis déjà plusieurs décennies et qu’aujourd’hui, "l’artifice ne suffit plus" : "Entretenir et porter à bout de bras une station condamnée coûte beaucoup trop cher aux contribuables. Nous devons nous résoudre à stopper la fuite en avant", a-t-elle affirmé.
Une lourde enveloppe pour le Département
Selon le groupe DSES, le Département ne peut plus dépenser "sans compter des millions d’euros d’argent public par an pour soutenir une station condamnée par le manque de neige".
De plus, le DSES indique que "le rapport rendu par un cabinet d’audit apporte aussi éclairage juridique intéressant" : "la subvention d’équilibre que le Département verse est illégale. En effet, les statuts d’un SPIC (Service Public industriel et commercial) comme l’est le SMMO, ne peuvent pas contraindre ses membres à verser une cotisation, et encore moins à combler un déficit…"
Une piste pour sauver Métabief ?
Pour rentrer dans les clous réglementaires, le DSES a demandé et obtenu l’insertion d’une note au rapporteur pour modifier la seule délibération à l’ordre du jour de cette Assemblée Départementale et qui prend acte de la nécessité pour le SMMO d'engager la réflexion portant la révision statutaire sur son volet financier et comptable.
Sans cette révision statutaire, toute subvention à venir du Conseil Départemental ou de la Communauté de Communes des Lacs et Montagnes du Haut Doubs (CCLMHD), les deux membres du SMMO "seront illégales, comme l’ont été déjà toutes les précédentes. Comment cela a été possible, malgré les précédents audits et le contrôle de légalité de la préfecture qui a validé à chaque fois les statuts du SMMO ?", questionne le Groupe qui conclut : "En tout état de cause, c’est une opportunité pour revoir les modalités de financement et inclure d’autres communautés de communes, comme celle du Grand Pontarlier qui reste mutique sur la situation. Les privés qui le voudraient pourraient aussi prendre leur part dans ce qui pourrait être une SCIC. Une piste à explorer pour sauver la station de Métabief."
Pour rappel, une pétition en ligne a déjà récolté près de 7.000 signatures, les socioprofessionnels et les habitants de Métabief se sont également constitués en collectif.