La Commission européenne met son véto à la fusion Siemens - Alstom

Publié le 06/02/2019 - 11:59
Mis à jour le 06/02/2019 - 12:18

Malgré les pressions de Berlin et Paris qui espéraient créer un champion européen du rail face à la concurrence chinoise, la Commission européenne a annoncé sans surprise mercredi 6 février 2019 qu’elle interdisant le rapprochement d’Alstom et de Siemens.  Bruno Le Maire avait qualifiée cette décision attendue, d’ « erreur économique » servant « les intérêts » de la Chine.

 ©
©

Une fusion qui " réduirait le nombre d'industriels rivaux dans l'Union"

La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a mis son veto au projet de fusion, annoncé en grande pompe en septembre 2017. La commissaire danoise s'est inquiétée à maintes reprises des effets de ce rapprochement. Il réduirait le nombre d'industriels rivaux dans l'Union, ce qui risquerait de faire monter les prix des trains pour les compagnies ferroviaires, et celui des billets pour les consommateurs.

L'exécutif européen n'a pas confirmé l'annonce d'une interdiction.

De façon assez inhabituelle, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a défendu mardi, dans un discours à Bruxelles, la politique européenne de la concurrence. Elle avait été vivement attaquée ces dernières semaines par les gouvernements français et allemand, ainsi que par les industriels de ces deux pays.

Pour "une concurrence équitable"

Nous permettrons toujours une concurrence équitable pour les entreprises et, en fin de compte, pour les consommateurs (...) Nous ne ferons jamais de politique ou de favoritisme quand il s'agit d'assurer des règles du jeu équitables", a lancé le Luxembourgeois.

Autrefois encensée par le président français Emmanuel Macron pour son intransigeance vis-à-vis des GAFA, Mme Vestager est devenue la cible d'attaques plus ou moins directes de Paris et Berlin.

"Cadeau à la Chine"

Les deux capitales, comme les industriels, craignent la concurrence du chinois CRRC, numéro un mondial du ferroviaire né du rapprochement de deux entreprises d'Etat contrôlées par Pékin.

CRRC fabrique 200 trains à grande vitesse chaque année, et Siemens-Alstom 35, notait récemment le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

Mardi, une source gouvernementale française a estimé que le veto attendu de Bruxelles était "symptomatique d'une certaine idéologie de la Commission qui va à l'encontre des intérêts européens", regrettant une interprétation des règles "extrêmement stricte" de la part de Bruxelles.

Selon cette source, ce refus constitue "un cadeau à la Chine" qui voit s'ouvrir le marché européen, alors qu'elle se protège avec des subventions élevées et que son marché est "aujourd'hui extrêmement fermé".

Le même jour, le ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, a également plaidé pour une politique favorisant des regroupements à l'échelle européenne, pour créer des groupes capables de jouer "à égalité" sur la scène internationale et une révision du droit européen de la concurrence.

"N'y a-t-il pas des domaines tels que l'aviation, les chemins de fer, les banques où vous devez prendre le marché mondial comme référence plutôt que l'européen?", a fait valoir le ministre.

Et mardi toujours, le président de la fédération du patronat français (Medef), Geoffroy Roux de Bézieux, a lui aussi estimé "indispensable" la constitution de champions européens.

Une semaine auparavant, le patron de Siemens, Joe Kaeser, s'était emporté contre les "technocrates rétrogrades" de Bruxelles.

Alstom et Siemens Mobility repartiront "chacun de leur côté" en cas d'entrave à leur rapprochement

Les deux groupes, français et allemand, avaient tenté d'amadouer la Commission européenne par des mesures compensatoires, en vendant certaines activités. En vain, si bien qu'ils se sont préparés à ce veto.

Alstom et Siemens Mobility repartiront "chacun de leur côté" en cas d'entrave à leur rapprochement, a indiqué le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, au quotidien français Figaro, à paraître mercredi. Siemens, de son côté, a laissé entendre qu'en cas de refus, il n'excluait pas une introduction en Bourse de sa rentable branche Mobility.

L'interdiction de la fusion devrait faire le bonheur des syndicats belge et français d'Alstom. Ils avaient réitéré lors d'une rencontre avec Mme Vestager à Paris le 21 janvier dernier leur opposition au projet, craignant d'importantes suppressions de postes.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Le Salon Doubs Services revient le 20 mars à Besançon

Le Salon Doubs Services revient cette année avec une édition renouvelée et plus interactive. Cet événement, qui se tiendra le jeudi 20 mars 2025 à Micropolis Besançon, a pour ambition de rassembler en un même lieu tous les services essentiels au bon fonctionnement des entreprises locales.

L’agriculture face aux enjeux de souveraineté en Bourgogne Franche-Comté : l’appel de Christian Decerle

Dans un communiqué du 11 mars 2025, Christian Decerle, éleveur et président sortant de la Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne-Franche-Comté, lance un appel en faveur des agriculteurs et de la souveraineté alimentaire, dans un contexte mondial et européen marqué par des incertitudes croissantes.

SNCF Réseau : 330 millions d’euros investis pour 2025 en Bourgogne Franche-Comté

SNCF Réseau poursuit son développement ferroviaire avec un programme d’investissements de 330 millions d’euros en 2025, dont 52 millions cofinancés avec l’État et la Région Bourgogne-Franche-Comté. Cet effort a pour but de moderniser l’infrastructure ferroviaire et à améliorer la qualité de service pour les voyageurs et les entreprises.

La Comtoiserie, trois nouvelles chambres d’hôte ouvrent à Nancray

Dès le 15 mars, les voyageurs en quête de charme et d'authenticité pourront séjourner à La Comtoiserie, une nouvelle maison d'hôte située à Nancray. Ce projet est l'aboutissement du travail de Carole et Benoît, un couple mortucaien passionné de voyages et de rencontres, qui a entièrement rénové cette grande demeure familiale de 450 m².

Leroy Merlin vous invite à découvrir son tout nouveau chapiteau jardin !

QUOI DE 9 ? • Dès le lundi 10 mars, découvrez ce nouvel espace dédié à l’aménagement extérieur ! Installé dans l’ancienne cour des matériaux, située le long du magasin, ce chapiteau a été conçu pour vous inspirer et vous accompagner dans la création de votre jardin idéal.

Ukraine : Bayrou affirme la “priorité” budgétaire à la défense, sans abandonner le “modèle social” français

François Bayrou a exprimé jeudi 6 mars 2025 sa volonté de donner la "priorité" dans le prochain budget du pays à la défense, compte tenu du désengagement des États-Unis de l’Ukraine et de la rupture de leurs liens avec l’Europe, mais "sans rien abandonner" du "modèle social".

Un budget de 381 M€ “robuste et agile” pour Grand Besançon Métropole

Ce jeudi 6 mars 2025, les élus du conseil communautaire discuteront des orientations budgétaires 2025. Avec un budget en hausse de 24 M€ (381 M€), Grand Besançon Métropole fait le choix de poursuivre sa dynamique d’investissement (+17 M€ par rapport à 2024) afin de financer son projet de territoire qui s’articule autour de trois grandes priorités. On fait le point avec le 1er vice-président en charge des finances, Gabriel Baulieu.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.99
couvert
le 14/03 à 06h00
Vent
2.36 m/s
Pression
1005 hPa
Humidité
91 %