"Si j'étais passé te voir, ça aurait tout changé, je serais parti du mariage et la petite serait encore là", affirme l'accusé de 38 ans, debout dans le box, en s'adressant à son ancienne compagne en pleurs à la barre.
- -"Ca ne dépendait pas de vous ? Vous avez votre libre arbitre, M. Lelandais", insiste la présidente Valérie Blain.
- -"Si ma copine m'avait répondu au message, je ne serais pas resté au mariage, je serais allé dormir chez elle", réplique-t-il.
- -"Et il ne se serait rien passé ?"
- -"Oui", répond-il.
Réagissant peu après à cet échange, l'avocat de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon, a jugé "indécent de faire culpabiliser cette malheureuse ex-compagne en lui disant que si elle avait répondu à son SMS, la petite Maëlys ne serait pas morte".
La cour avait auparavant auditionné une écoute téléphonique entre les deux amants, remontant à octobre 2017 alors que Nordahl Lelandais se trouvait déjà en prison, soupçonné du meurtre. Dans cette conversation, il avait nié tout lien avec la disparition de la fillette et avait imploré la jeune femme de ne pas "douter" de lui.
"Ils me rendent fou avec leurs histoires mais tu ne vas pas douter de moi. C'est aberrant, c'est fou, c'est un truc de malade", assurait l'ancien militaire. "J'aurais préféré passer la soirée avec toi en plus, il n'y avait rien d'exceptionnel dans ce mariage. Si j'avais su...".
Il avait reconnu dans cette conversation avoir "parlé" à Maëlys, qui avait vu la photo de ses chiens sur son téléphone au cours de la soirée. "Mais il y en a d'autres qui ont parlé à la fille", évacuait-il.
Maëlys De Araujo, huit ans, avait disparu lors de ce mariage fin août 2017 dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin (Isère). Rapidement suspecté, Nordahl Lelandais a nié pendant plusieurs mois avant d'avouer, en février 2018, avoir "involontairement" tué la fillette en lui portant des coups.
(AFP)