L’augmentation est de 11 points par rapport à 2021 (69 %) et vertigineuse comparée au première baromètre, en 2004 avant l’apparition des smartphones, où ils étaient moins d’un quart (22 %).
Dans le détail, 52 % téléphonent (+8 pts), action qui multiplie par quatre les risque d'accident selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et 34 % consultent ou envoient un message (+ 10 points). D'après une étude américaine menée en 2009 par le Virginia Tech Transportation Institute (VTTI), le risque quand on écrit un message est multiplié par 23.
Ces chiffres 2022, collectés en ligne du 10 au 25 janvier auprès de 2.253 Français, sont "inquiétants" souligne Eric Lemaire, président de l'association Axa Prévention.
Il s'alarme également de ce que la plus forte hausse concerne les cyclistes: ils sont désormais près de trois sur quatre (72 %) à utiliser leur téléphone en conduisant (+14 pts). L'année 2021 a été noire pour les cyclistes en terme de sécurité routière puisque le nombre de morts (226) a bondi de 21 % par rapport à 2019 avant la pandémie, dans un contexte de modification des habitudes de déplacement.
Leur comportement varie cependant très fortement selon qu'ils utilisent uniquement leur propre vélo ou bien ceux proposés en libre-service. Alors que tenir en main son téléphone et porter écouteurs ou casque audio est interdit, les "propriétaires" de vélos ont des comportements beaucoup moins dangereux que les "locataires": par exemple, les premiers sont seulement 17 % à consulter ou envoyer un message, contre 73 % pour les usagers de vélos en libre-service.
Le delta entre les deux catégories est de 50 à 60 points pour toutes les utilisations du téléphone, comme paramétrer le GPS (20 %/80 %).
Eric Lemaire tente une explication: "Quand on utilise son propre vélo, on sait en général où on va, par exemple pour se déplacer de son domicile à son lieu de travail. Quand on prend un vélo en libre-service, on peut regarder le trajet, où est la station la plus proche..."
Par ailleurs, 72 % des automobilistes (+ 9 pts) disent rouler à une vitesse comprise entre 40 ou 50 km/h dans les zones limitées à 30 km/h en ville, de plus en plus généralisées, et 32 % (+ 5 pts) à plus de 65 km/h en ville.
(AFP)