Les chaleurs n'ont pas attendu le mois de juillet pour s'installer pleinement dans la région. Début mars, les températures en Franche-Comté étaient déjà plus élevées que la normale. La préfecture du Doubs avait lancé un premier message d'alerte : ce beau temps accentue la sécheresse des nappes phréatiques et des cours d’eau. La population était appelée à "limiter les usages non indispensables".
La cascade du Saut-du-Doubs à sec
Des indications qui n'ont pas permis de sauver certaines rivières comme celle du Saut-du-Doubs. Depuis le début du mois de juillet, et ce depuis plusieurs années à la même période, la cascade n'est plus et laisse un message inquiétant : la région est en manque d'eau et les orages n'ont pas suffit pour que la nature reprenne ses droits. Pour l'heure, tous les départements de la Bourgogne et de Franche-Comté ont été placés sous le coup d'un arrêté anti-sécheresse, que ce soit au niveau de "vigilance" qui prévoit une sensibilisation du public, ou "d'alerte" où les premières restrictions d'usages de l'eau sont mises en place. Une peine qui pourrait tendre à inquiéter les professionnels d'animations aquatiques à Besançon.
Boucle du Doubs : deux barrages qui en sauvent plus d'un
Sur le bateau Vauban, l'inquiétude ne fait pas partie de la croisière. "Pour la boucle du Doubs, nous avons deux barrages qui permettent de maintenir le niveau d'eau. Nous ne sommes pas inquiets", explique Françoise Droz-Bartholet, salariée chez Petit Bateau et Train à Besançon. Même son de cloche pour les Vedettes, compagnie de croisières à Besançon. Le chenal creusé et situé au cœur de la rivière garantit 1,80 m de profondeur. "Nous on arrive à 80 cm", indique Carole Radis, chargée de la commercialisation. "Et quand bien même s'il n'y avait plus d'eau de chaque côté des barrages, l'eau au milieu arriverait quand même à 1,30 m", ajoute-t-elle. Un temps propice aux visites puisque selon elle, les "gens recherchent de la fraîcheur sur le bateau, nous avons un système de climatisations. Des mots positifs qui contrastent avec l'inquiétude de Juliette Belot, secrétaire au SNB, centre de kayak et canoë à Besançon.
"Il va falloir qu'on se réinvente, qu'on revoit nos façons de pratiquer"
"Il va falloir qu'on se réinvente, qu’on revoit nos façons de pratiquer", affirme fermement Juliette Belot. Car si la sécheresse n'a pas encore eu d'impact direct sur l'activité du club, quelques difficultés se glissent d'ores et déjà lors des balades. "On a eu une accumulation d'algues qui se développe due à la hausse des températures de l'eau", constate-t-elle. Des pousses inattendues qui peuvent se hisser sur le bout des canoës et gêner. Côté randonnées le vendredi soir, descendre du kayak pourrait ne plus être une option à écarter si le niveau continuait de baisser. "L'année dernière, les gens devaient descendre pour pousser lors du barrage Micaud. Pour le moment ce n'est pas encore arrivé", conclut-elle. Pour le moment, le moral est encore au beau fixe...à voir si le soleil ne daigne pas à laisser la pluie se fondre dans le paysage.
Info +
La sécheresse s’accentue en Côte-d'Or, le préfet renforce les mesures de restriction à compter du samedi 8 juillet 2023. Après le placement du département en vigilance sécheresse le 5 juin 2023, les premières mesures de restriction d’usage de l’eau ont été mises en place dès le 10 juin. Elles ont déjà été renforcées à deux reprises. Le préfet a de nouveau réuni le 5 juillet le comité départemental ressources en eau, avec les représentants de l'ensemble des usagers.