Les complémentaires santé à statut mutualiste sont la plus importante famille de complémentaires santé, avec 47% des cotisations collectées, et les chiffres qu'elles annoncent peuvent être considérées comme une bonne approximation de l'ensemble du marché.
Les contrats individuels, souscrits notamment par les retraités, "augmenteront en moyenne de 5,3%", a indiqué mercredi 18 décembre dans un communiqué la Mutualité française, en se basant sur les chiffres de 41 mutuelles, représentant 19,9 millions de personnes couvertes.
Une augmentation "inévitable"
Les contrats collectifs obligatoires couvrant les salariés via leur entreprise "augmenteront de 7,3% en moyenne", et les contrats collectifs facultatifs "de 6,8%", détaille la Mutualité. Pour 2024, la Mutualité et les autres familles avaient affiché des hausses record (+8,1% pour la Mutualité), après +4,7% en 2023, et +3,4% en 2022.
Sur les dix années antérieures, la hausse était de 2,6% en moyenne chaque année. "L'augmentation des cotisations des mutuelles en 2025 est inévitable" en raison de plusieurs facteurs, dont la hausse "structurelle" des dépenses de santé en France, soit +5,2% en 2023, indique la Mutualité.
"Vieillissement de la population, accès à de nouveaux traitements et technologies médicales, et meilleure reconnaissance des métiers de santé expliquent ces évolutions tendancielles à la hausse", indique-t-elle.
Réflexion nécessaire autour de la croissance des dépenses
À cet effet structurel vient s'ajouter une participation plus grande des complémentaires santé au financement de certaines dépenses, comme les frais dentaires - dont les complémentaires santé assument désormais 40%, contre 30% avant 2023, ajoute-t-elle.
"Nous comprenons que les personnes s'interrogent sur cette augmentation mais celle-ci se fait au niveau strictement nécessaire pour pérenniser la protection de tous", indique le président de la Mutualité, Eric Chenut, dans le communiqué. Le président de la Mutualité appelle tous les acteurs de la santé à se mettre autour de la table pour tenter de mieux maîtriser la croissance des dépenses du secteur.
Celles-ci "augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale. Avec le vieillissement de notre population et les avancées scientifiques, et sans refonte structurelle, ces dépenses continueront d'augmenter jusqu'à ce que nous ne puissions plus y faire face", avertit-il.
Les deux autres grandes familles de complémentaires santé sont les entreprises d'assurances (36% des cotisations collectées) et les institutions de prévoyance, à gestion paritaire patronat/syndicat (17% des cotisations collectées).
(AFP)