Le débat est loin d'être terminé sur ce projet de RN57. Un projet qui d'ailleurs ne date pas d'hier !
Dans un article publié mercredi 24 février sur maCommune.info, le sénateur Jacques Grosperrin (LR), le conseiller municipal Ludovic Fagaut (LR) et Nicolas Bodin, président du groupe socialiste de la Ville de Besançon et 2e Vice-président de Grand Besançon Métropole en charge de l'économie, se retrouvent sur des mêmes arguments. À lire ici.
Mais deux associations bisontines, l'AVB et Alternatiba s'opposent fermement aux propos de ces derniers et en profitent pour évoquer le pic de pollution aux particules fines vécu vendredi 26 février 2021 à Besançon.
Communiqué
"Ce vendredi 26 février, Antonio Guttieres, secrétaire général de l’ONU dit :« La science est claire, pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, nous devons réduire les émissions de 45 % d'ici à 2030 par rapport à 2010 ». Messieurs Fagaut, Grosperrin et Bodin répondent : doublons la RN57 !
Monsieur Fagaut, Monsieur Grosperrin, Monsieur Bodin, vous n'êtes pas sérieux !
Nous ne pouvons pas vous laisser dire sans réagir qu'un projet de mise à 2x2 voies, assimilable à une autoroute urbaine, est un projet écologique. Stop à l'hypocrisie !
Vous vous cachez derrière la création d'une voie modes doux et d'un aménagement spécifique pour les bus pour mettre une étiquette verte sur ce projet. L'AVB est bien sûr favorable à la création d'un aménagement cyclable et pour les bus, mais stop à la mauvaise foi ! On ne pourrait pas favoriser le vélo et le transport en commun sans en parallèle créer des voies supplémentaires pour les voitures ?
Nous ne pouvons pas vous laissez dire que l'élargissement des routes permet de réduire les embouteillages et donc la pollution. Il serait temps que les élus qui ont la prétention d'être capables de prendre des décisions pour le bien commun fassent l'effort de se documenter un minimum plutôt que de se reposer sur leurs idées préconçues. Nous vous laissons donc le soin de lire par exemple les articles du géographe urbaniste Frédéric Héran sur le trafic induit( la création ou l'élargissement d'une voie, en facilitant les déplacements en voiture, entraînent une augmentation du trafic, donc de la pollution et à terme de nouveaux embouteillages).
M. Bodin, nous ne pouvons pas vous laisser dire, face au constat que la part modale de la voiture individuelle ne diminue pas, que la seule posture sérieuse et responsable d'un élu est d'entériner son impuissance en augmentant encore et toujours la place dédiée à l'automobile sans étudier sérieusement les alternatives (dixit le dernier communiqué de presse de M. Bodin).
Messieurs Fagaut et Grosperrin, nous ne pouvons pas vous laisser dire que l'opinion des opposants à ce projet est simplement dictée par leur idéologie alors que vous êtes vous-même complètement aveuglés par l'idéologie du « tout voiture » et incapables d'ouvrir les yeux sur l'urgence à changer structurellement la politique de déplacement.
On dirait presque que vous êtes totalement passés à côté de cette information : il faut par tous les moyens réduire la production de GES, partout, tout le temps, il en va de l'avenir immédiat de nos sociétés. Combien d’alarmes scientifiques, combien d’articles, de constats de demandes d’action, faudra t-il pour que vous traitiez cette information, que vous la décliniez dans la vie réelle ?
Comme si vous n'entendiez pas, par exemple, que nous sommes en ce moment même en alerte rouge pollution de l'air, pour diverses raisons mais desquelles la pollution automobile n’est pas des moindres, situation qui amène les autorités à rendre les transports gratuits pour essayer de limiter au moins les pollutions automobiles, juste pour qu'il nous soit possible de respirer.
Le Haut Conseil pour le Climat, a redit dans ses recommandations à la conférence citoyenne pour le climat dans son rapport de 2019, que les changements structurels en matière de transport étaient beaucoup plus faibles que prévu, le transport de voyageurs continue d'augmenter, les reports vers d'autres modes ne sont que faiblement organisés et encouragés.
Or on sait que la voiture individuelle pèse très lourd : elle représente 54 % des émissions de GES dans les transports eux-mêmes responsables de 31 % des émissions nationales.
Dans cette situation, avec ces données, connues, documentées, quelle est la réponse de nos élus, dont la fonction est de nous protéger et surtout de préparer l'avenir ? Et bien on s'assoit là-dessus, on se bouche les oreilles, on ferme les yeux et on continue comme on a toujours fait.
Etes-vous d'une autre espèce, qui vous permettra de passer outre la crise environnementale sans dommage ? Avez-vous un moyen secret de nous extraire collectivement de la réalité sans cesse documentée par les scientifiques ?"