"Il nous fallait un cadre de référence, c'est bon, on l'a", a déclaré Yvan Ricordeau, le négociateur de la CFDT, alors que la "note d'objectifs" de quatre pages était distribuée à la presse. "Ça n'enlève rien à la difficulté de la discussion" à venir, a-t-il aussitôt ajouté. "Maintenant il faut mettre de la chair et du contenu pour que ça se concrétise, c'est l'objectif des deux mois qui vont s'ouvrir", a-t-il dit.
"Des évolutions du système de retraite" ?
La "note d'objectifs" prévoit de "négocier jusqu'à l'été des évolutions du système de retraite". Les négociateurs conviennent que le "rétablissement de l'équilibre du système est une nécessité" et s'autoriseront au passage à "réinterroger de manière plus large le financement de la protection sociale".
Ils chercheront à se mettre d'accord sur "un mécanisme de pilotage" pour piloter à l'avenir le système des retraites, et chercheront des "voies de progrès" pour la prise en compte de l'usure professionnelle, l'égalité homme femmes", sans "détourner l'attention" de l'âge effectif de départ à la retraite "qui est la principale question de notre système".
Trois autres organisations - le Medef, la CPME et la CFE-CGC ont confirmé avoir donné leur accord pour la note d'objectif mais la CFTC a fait part de ses réserves sur la manière dont ses quatre partenaires voulaient orienter les travaux. La CFTC s'oppose à ce que le financement de la protection sociale en général soit inclus dans la discussion, a expliqué sa négociatrice, Pascale Coton. "Ce n'est pas légitime d'inventer un conclave numéro 2", a-t-elle expliqué.
La CFTC décidera mercredi soit "de quitter le conclave", "soit de le quitter au moment ou on parlera de protection sociale" dans son ensemble, a-t-elle expliqué. La réunion de jeudi a été marquée par ailleurs par la présentation du second rapport de la Cour des comptes aux partenaires sociaux par son président, Pierre Moscovici.
Chacune des organisations y a vu la validation de ses préoccupations, le patronat saluant le soutien de la Cour à l'augmentation du taux d'emploi, et les syndicats la mise en évidence d'un manque d'équité du système, notamment pour les femmes et des seniors en difficulté (chômage, maladie, invalidité).
(Source AFP)