Retraites : le gouvernement accélère son calendrier avant la grève

Publié le 26/11/2019 - 14:15
Mis à jour le 26/11/2019 - 14:16

Pressé de sortir de « l’ambiguïté » sur la réforme des retraites, le gouvernement devrait faire « des annonces » d’ici mi-décembre, « après la grève » reconductible qui débutera jeudi 5 décembre 2019 et s’annonce très suivie dans les services publics.

©dr ©
©dr ©

A neuf jours de l'épreuve de force, l'exécutif veut reprendre la main sur le calendrier et enjamber la date choisie par les syndicats opposés à son projet de "système universel" de retraite censé remplacer les 42 régimes existants.

Dès dimanche, le séminaire gouvernemental consacré à cette réforme pourrait se conclure par "l'annonce d'un calendrier et de grands principes", a indiqué Gilles Le Gendre sur Public Sénat. Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale s'est projeté "après la grève", prédisant que "dans les jours suivant la grève, nous serons capables de faire atterrir un certain nombre de propositions".

Plus précis encore, il a estimé que "les annonces qui vont avoir lieu d'ici une quinzaine ou une vingtaine de jours (...) permettront de clarifier les choses". Syndicats et patronat, reçus depuis lundi à Matignon, auraient pourtant préféré que le pouvoir abatte ses cartes avant la date fatidique. "On a perdu beaucoup de temps", a regretté Laurent Berger (CFDT), pointant les "tergiversations de la part du gouvernement". "La colère est en train de s'enkyster dans certains secteurs", a mis en garde Laurent Escure (Unsa), réclamant "que des arbitrages soient rendus le plus vite possible", car "si c'est après le 5, on sera dans une zone de danger".

La grève "aura lieu de toute façon", a observé Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), disant s'attendre à "des difficultés", même une "très courte grève" pouvant "avoir un impact sur l'image et l'attractivité du pays". "Pendant une journée, on peut s'organiser", a affirmé François Asselin (CPME), qui s'est surtout inquiété pour "le jour d'après".

"Inquiétude" et "provocations" 

"Cette attente d'annonces génère plutôt de l'inquiétude", a souligné Alain Griset (U2P), qui a demandé mardi au Premier ministre, Edouard Philippe, et au haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, de "garantir la liberté d'exercice" des artisans et des commerçants.

Une revendication qui concerne particulièrement les métiers de l'alimentation, pour qui "les périodes de Noël sont essentielles", a-t-il souligné, ajoutant que "si jamais il y avait des blocages, beaucoup se verraient au premier trimestre dans une situation financière extrêmement compliquée".

La crainte n'est pas infondée: parti des bastions de la RATP et de la SNCF, l'appel à une grève reconductible contre la réforme des retraite a été rejoint par la CGT, FO, FSU, Solidaires, et plusieurs syndicats étudiants et lycéens, puis par des organisations d'Air France, d'EDF, d'avocats, de magistrats...

"On n'avait jamais eu autant de demandes", Philippe Martinez.

Fait rare, les cadres de la CFE-CGC ont appelé à manifester, et la CFTC a laissé ses syndicats libres de rallier le mouvement, bien que son secrétaire général Cyril Chabanier "privilégie toujours le dialogue par rapport à la grève". Le leader de la CGT, Philippe Martinez, est lui prêt pour le bras de fer: "On n'avait jamais eu autant de demandes" de salariés "qui veulent savoir comment" participer à la mobilisation du 5 décembre, a-t-il assuré, évoquant des appels à la grève dans "les raffineries, la pétrochimie, le caoutchouc, l'automobile".

"Tout le monde est concerné (...) c'est une réforme qui concerne le public comme le privé", a-t-il insisté, dénonçant "la grosse provocation" de l'exécutif qui cible depuis plusieurs jours les seuls régimes spéciaux.

Des statuts qu'Emmanuel Macron lui-même a jugé "d'une autre époque", la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, pointant leurs "revendications très corporatistes", et le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, leur reprochant de vouloir "conserver des inégalités".

Trop pour M. Martinez, venu dire en face à M. Philippe: "Arrêtez les provocations et recadrez un peu vos ministres".

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

”Le Besançon bashing, il y en a marre ! ” : Grand Besançon Métropole lance la Manufacture du bonheur…

Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Benoît Vuillemin, vice-président en charge de l’Attractivité et du Tourisme ont annoncé ce vendredi 18 avril la création de La Manufacture du Bonheur, une initiative pensée comme une boîte à outils au service de l’attractivité du territoire. Objectif affiché : attirer, accueillir et fidéliser talents, entreprises et nouveaux habitants.

L’ancien maire de Besançon et sa directrice de cabinet convoqués devant le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon a été saisi le 25 juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics, annonce dans un communiqué en date du 18 avril 2025, Etienne Manteaux, le procureur de Besançon.

McPhy à Foussemagne : des aides publiques massives pour un avenir très incertain

Moins d’un an après son inauguration, l’annonce de la mise en vente de l’usine McPhy de Foussemagne, spécialisée dans la production d’électrolyseurs, suscite une vive inquiétude parmi les élus communistes et républicains de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 avril, veille de la visite officielle du ministre de l’Industrie dans le nord Franche-Comté, ils dénoncent un "gaspillage d’argent public" et réclament un changement profond de stratégie pour le développement de la filière hydrogène.

Municipale 2026 à Besançon : Jean-Sébastien Leuba officiellement désigné candidat pour le PS

Le bureau national du Parti Socialiste a validé mardi 15 avril 2025 la Jean-Sébastien Leuba en tant que premier des socialistes pour l’élection municipale de Besançon. Pour rappel, il avait été élu par la section de Besançon le 3 avril dernier avec 80 % des exprimés.

Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, en visite jeudi dans le Pays de Montbéliard

Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, se rendra jeudi 17 avril 2025 dans le Doubs et le Territoire de Belfort pour un déplacement consacré à l’hydrogène décarboné, à l’occasion de la publication de la Stratégie nationale hydrogène révisée, annoncée par le Premier ministre.

Remise en cause du tarif de rachat bonifié pour le photovoltaïque agricole : Matthieu Bloch interpelle le gouvernement

Dans une question écrite adressée au ministre de l’Industrie, le député LR du Doubs Matthieu Bloch alerte sur les conséquences de la récente décision gouvernementale de revoir à la baisse le tarif de rachat bonifié S21 pour l’énergie photovoltaïque en milieu agricole.

Gratuité partielle des transports : Alternatiba Besançon salue un ”premier pas” mais appelle à aller plus loin

L’association Alternatiba - ANV COP 21 Besançon a réagi ce lundi 14 avril aux récentes décisions de Grand Besançon Métropole (GBM) instaurant une gratuité partielle des transports en commun. Si elle se félicite de cette avancée, elle nuance sa satisfaction et appelle les élu(e)s à renforcer leurs engagements pour une transition écologique ambitieuse.

Gratuité des transports : L. Fagaut dénonce ”un tournant inquiétant pour la cohésion du territoire”

Le conseil communautaire de Grand Besançon Métropole (GBM), réuni le jeudi 10 avril 2025, a été marqué par des désaccords sur la politique de gratuité des transports scolaires, opposant la majorité municipale bisontine aux élus de l’opposition et de plusieurs communes périphériques. Dans un communiqué diffusé ce lundi 14 avril, Ludovic Fagaut, président du groupe Besançon maintenant, dénonce ce qu’il qualifie de "tournant inquiétant pour la cohésion territoriale".

Statue de Jenny d’Héricourt : J-P Allenbach porte plainte contre la maire de Besançon

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé par voie de communiqué ce lundi 14 avril avoir déposé une plainte auprès du procureur de la République pour "délit de favoritisme" visant Anne Vignot, maire de Besançon. Cette action judiciaire fait suite à l’attribution, sans mise en concurrence, d’un marché public pour la conception d’une statue de Jenny d’Héricourt à l’artiste grenobloise Lili Reynaud-Dewar.

Bourgogne-Franche-Comté : la commission permanente vote plus de 195 millions d’euros d’aides régionales

Réunis en Commission permanente, les élus régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont adopté un ensemble de mesures représentant un engagement financier total de 195,15 millions d’euros. Ces crédits sont destinés à soutenir un large éventail de projets dans les domaines économique, agricole, culturel, éducatif, environnemental et social sur l’ensemble du territoire.

Place publique devient un parti politique et veut être ”présent” aux municipales 2026 à Besançon

Après avoir été un mouvement citoyen, Place publique (PP), lancé par Aurore Lalucq et Raphaël Glucksmann, député(e) européen(ne)s, devient un parti politique officiel. En Bourgogne Franche-Comté, dont Besançon, des militant(e)s ont été élu(e)s lors du congés national en mars 2025 à Paris. Prochain objectif : les élections municipales en 2026. Gilles Vieille-Marchiset, Annick Avanzi-Oudet et Becaye Gueye, ont présenté les orientations du parti en local et en régional ce lundi 14 avril.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.42
nuageux
le 21/04 à 00h00
Vent
2.21 m/s
Pression
1009 hPa
Humidité
72 %