Retour de la grippe aviaire : les volailles confinées dans 46 départements

Publié le 06/11/2020 - 08:26
Mis à jour le 06/11/2020 - 08:26

Les autorités ont placé jeudi 45 départements en risque « élevé » d’introduction de la grippe aviaire par les oiseaux migrateurs, obligeant notamment à confiner les volailles, dans l’espoir d’éviter un retour de cette maladie redoutable pour l’élevage français. En Fc, les départements du Jura et de la Haute-Saône sont concernés par ce « confinement volaille ».

Elevage de volailles © CC0 Capri23auto PXB
Elevage de volailles © CC0 Capri23auto PXB

Ces mesures de restriction sont justifiées par "la nécessité de prendre des mesures de prévention urgentes et immédiates pour protéger les élevages de volailles français", selon un arrêté publié au Journal officiel.

Des départements connus pour leur production de foie gras, comme les Landes et le Gers, figurent parmi les territoires concernés. Le risque reste qualifié de "modéré" dans les autres départements français.

Depuis janvier 2018 et jusqu'à fin octobre, le risque était encore considéré comme "négligeable" dans tout le pays.

La France reste à ce jour indemne de ce virus qui ne présente aucun danger pour l'homme mais est très contagieux pour les oiseaux.

Son retour aurait des conséquences économiques majeures pour les volaillers, qui pourraient voir se fermer des débouchés à l'exportation.

Les éleveurs de canards du Sud-Ouest ont été frappés à deux reprises, lors des hivers 2015/16 et 2016/17, par des épizooties de grippe aviaire qui avaient occasionné des abattages massifs pour éradiquer la maladie et coûté des centaines de millions d'euros aux producteurs.

La filière foie gras ne cache pas son inquiétude, à l'heure où la pandémie de Covid-19 fait déjà planer de sombres perspectives sur les fêtes de fin d'année, cruciales pour les ventes.

"Pour avoir vécu les crises précédentes, on ne voudrait pas avoir à gérer une crise sanitaire en plus des conséquences du confinement" décrété contre le coronavirus, déclare à l'AFP Marie-Pierre Pé, directrice de l'interprofession Cifog.

Les départements concernés sont  l'Ain, l'Ardèche, l'Aude, le Bas-Rhin, les Bouches-du-Rhône, le calvados, la Charente-Maritime, la Côte-d'Or, les Côtes-d'Armor, les Deux-Sèvres, la Drome, l'Eure, le Finistère, le Gard, le Gers, la Gironde, la Haute-Marne, la Haute-Saône, la Haute-Savoie, le Haut-Rhin, l'Hérault, l'Ille-et-Vilaine, l'Isère, le Jura, les landes, la Loire, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Manche, la Marne, la Mayenne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, le Morbihan, la Moselle, le Nord, le Pas-de-Calais, les Pyrénées-Atlantiques, les Pyrénées-Orientales, le Rhône, la Saône-et-Loire, la Savoie, la Seine-Maritime, la Somme, le Vaucluse et la Vendée.

©
© Ministère de l'Agriculture

"Pas à l'abri"

Le passage à un risque "élevé" oblige les éleveurs professionnels comme les particuliers possédant un poulailler à enfermer les volailles qui évoluent habituellement en plein air ou à poser des filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages.

Une partie des éleveurs compte sur une dérogation pour maintenir, même sans filet, un parcours extérieur rétréci après visite du vétérinaire et accord du préfet, précise Eric Cachan, président du Synalaf qui représente quelque 6.000 éleveurs de volailles fermières.

L'idée étant que les volailles "qui ont l'habitude d'être dehors" et risqueraient de devenir trop "nerveux "- comme les pintades, dindes de Noël, chapons ou poulets de 10 semaines - puissent sortir à proximité immédiate de leur bâtiment.

"On a constaté que les oiseaux migrateurs ne viennent pas" quand il y a une forte densité de volailles sur une surface, complète M. Cachan.

Par ailleurs, les rassemblements de volailles vivantes sont interdits, de même que les transports et lâchers de gibiers à plumes par les chasseurs.

"On est beaucoup mieux préparés que les fois précédentes", indique Anne Richard, directrice de l'interprofession Anvol, qui rassemble notamment les producteurs de poulets, dindes et canards (hors ceux destinés à la production de foie gras). Il y a eu "énormément d'investissements et de formations à la biosécurité", dit-elle.

"On demande aux éleveurs une surveillance très active pour alerter les vétérinaires si une mortalité normale apparaissait", rapporte Mme Pé, de la filière foie gras, estimant qu'"on n'est pas à l'abri que le virus passe" malgré tout.

Elle relève qu'un des foyers détectés au Pays-Bas se situe dans un élevage de reproducteurs, pourtant "très sécurisé sur le plan sanitaire".

Dans son arrêté, le ministère de l'Agriculture explique "prendre en compte l'évolution sanitaire défavorable vis-à-vis de l'influenza aviaire dans l'avifaune en Europe". Après l'apparition de foyers en Russie et au Kazakhstan cet été, l'épizootie a progressé vers l'ouest, atteignant récemment les Pays-Bas.

"Depuis, une dynamique d'infection s'est emballée puisque 13 cas en faune sauvage et un foyer en élevage de poulets de chair aux Pays-Bas et 13 cas chez des oiseaux sauvages en Allemagne ont été déclarés. Le 3 novembre, le Royaume-Uni déclare également un premier foyer, dans le nord-ouest de l'Angleterre", souligne le ministère.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Nature

2.000 à 2.500 camions bloqués sur l’autoroute A36 en Franche-Comté

"Environ 2.000 à 2.500 poids lourds" sont actuellement stockés sur les aires de repos et le long de l'autoroute A36, en raison d'un arrêté préfectoral pris dans la nuit dû à la présence de neige et de verglas sur le département. Une voie de circulation reste cependant dégagée pour les véhicules légers, a indiqué à l'AFP vendredi 22 Novembre 2024 Saadia Tamelikecht, directrice de cabinet du préfet du Doubs.

En images : la Franche-Comté s’est réveillée sous la neige ce vendredi matin

S'il est vrai que la neige a compliqué le départ au travail de plusieurs automobilistes francs-comtois ce vendredi 22 novembre 2024, elle a aussi permis d’offrir un beau spectacle au réveil de plusieurs habitants de la région ce matin. On vous partage ces quelques clichés pris à Besançon et en Franche-Comté. 

Suspension du transport des poids lourds sur certaines sections routières de Haute-Saône

En raison de la situation météorologique en cours sur le département, et au regard des difficultés constatées sur l’A36 depuis le début de cet épisode, la préfecture de Haute-Saône a pris plusieurs arrêtés concernant la circulation des poids lourds sur certaines sections routières du département ce vendredi 22 novembre 2024. 

Vigilance orange : la neige attendue pour le début d’après-midi sur toute la Bourgogne-Franche-Comté

Attendue en fin de matinée sur l’Ouest de la Bourgogne, la dépression Caetano arrivera sur le reste de la Bourgogne Franche-Comté à la mi-journée. Cette dépression apportera des chutes de neige (localement soutenues) y compris à basse altitude sur les départements concernés, surtout le Doubs, la Haute Saône et le Territoire de Belfort, placés en vigilance orange dès 13h. Le Jura est en vigilance jaune.

Sondage – Soutenez-vous le mouvement des agriculteurs ?

L’alliance syndicale agricole composée par les Jeunes agriculteurs et la FNSEA a appelé à une mobilisation générale en France dès le lundi 18 novembre 2024 afin d’exprimer leur opposition au traité UE-Mercosur (hausse des importations de viande d’Amérique du Sud). Et vous, soutenez-vous le mouvement des agriculteurs ? C’est notre sondage de la semaine…

Dominique Voynet en désaccord avec Annie Genevard sur la question des produits phytosanitaires

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a indiqué dans un post Facebook le 14 novembre 2024 la création "d’un comité des solutions". Dominique Voynet, la députée du Doubs, dénonce lesdites solutions trouvées sur l’utilisation des produits phytosanitaires et des dérogations accordées.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2.95
couvert
le 23/11 à 18h00
Vent
3.06 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
87 %