C'est un endroit chargé d'histoire. Dès que l'on passe la porte de l'atelier de fabrication, on s'attend presque à voir un taillandier affairé à créer des outils. Tout est dans son jus, rien n'a été modifié. On retrouve la roue à eau, les enclumes, les soufflets en bois (éléments uniquement au monde) et bien sûr, une multitude d'outils coupants destinés aux travaux agricoles, forestiers ou encore à la vie quotidienne.
30.000 pièces fabriquées pendant six mois de l'année
En 1829, la taillanderie a d'abord appartenu à la famille Lagrange. L'entreprise ne comptait alors que quelques personnes. Elle a ensuite été reprise par les frères Philibert qui ont réussi à la faire prospérer entre 1890 et 1914. Elle comptait alors une vingtaine d'employés et produisait jusqu'à 30.000 pièces pendant six mois de l'année. Au total, 100 outils différents seront créés, ici, dans l'atelier situé au rez-de-chaussée.
"C'est ce que l'on appelle une ferme-atelier. L'été, les employés travaillaient à la ferme et l'hiver à la forge", explique Sylvain Debray, conservateur du site avant d'ajouter : "il faut savoir que la Franche-Comté était à l'époque la deuxième région la plus métallurgique en France, derrière la Haute-Marne".
La révolution industrielle, l'exode rural et les deux Guerres mondiales affaibliront la taillanderie, mais ne la feront pas fléchir. Elle ne fermera qu'en 1969 avec la dernière génération de la famille Philibert.
Jean-Claude Freyburger la rachètera en 1970 et deviendra mécène du site. Au début des années 80, la taillanderie deviendra un musée et sera classée monument historique en 1985.
Infos +
La Taillanderie, Creux de la doye à Nans-sous-Sainte-Anne
- Ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00.
- Visites guidées tout au long de l'été avec la mise en fonction des machines
- Deux nocturnes sont prévues les 27 juillet et 10 août
- 06 59 64 97 21