Environ 80 enseignants ayant corrigé les épreuves du baccalauréat ont déposé les bordereaux papier des notes du bac au rectorat Carnot de Besançon. Les profs ont ensuite signé pour savoir quel bordereau appartenait à quel enseignant.
"On a décidé de ne pas rentrer les notes sur le serveur du rectorat et de rendre les bordereaux pour que le rectorat le fasse lui-même" indique Florian Gulli, professeur de philosophie. "On a une revendication toute simple. On veut pouvoir travailler, faire notre travail correctement. Cela fait plusieurs années avec les dégradations des conditions de travail, l'augmentation des élèves par classe que nous ne pouvons plus travailler correctement, il serait peut-être temps qu'ils l'entendent. Et la réforme Blanquer ne va faire qu'accroître le problème... "
En temps normal, ces notes auraient dû être entrées sur le serveur informatique pour que vendredi, tout soit enregistré et que les notes soient transmises aux élèves.
Mais cette année, plusieurs correcteurs de l’académie « refusent de saisir le poignard tendu par Monsieur Blanquer pour nous faire Hara-Kiri ». En faisant ainsi, ils montrent encore une fois leur opposition la réforme Blanquer, comme depuis plusieurs semaines déjà, lorsque par exemple ils avaient refusé de surveiller les épreuves.
Que va faire le rectorat ?
Deux solutions : soit le rectorat de Besançon décide de saisir lui-même les notes sur les serveurs, soit il demande à nouveau aux enseignants de le faire eux-mêmes. Une assemblée générale doit se tenir à la mi-journée pour décider quelle position les profs en colère vont adopter en fonction de la décision de l'Académie de Besançon.
D'autres menacent de retenir les copies et les notes
Ce mouvement n’est pas unique en France. Dans le reste de l’hexagone, d’autres correcteurs menacent carrément de retenir les notes et copies du bac.
Selon la plateforme « Bloquons Blanqueur », ils détiendraient 100 000 copies, sur un total de quatre millions. Et voudraient entrer leurs notes jeudi au lieu de mardi, retardant ainsi la date des résultats, prévue vendredi.
Un retard pour les résultats ?
Maintenant, faut-il penser que le rectorat va simplement ramasser les notes devant l’entrée, et les rentrer manuellement ? Il est difficile de l’imaginer. Pour les profs en colère, « l’autorité va tenter de nous intimider », pour que ces correcteurs « dissidents » ne rentrent eux-mêmes les notes des élèves.
« Entendez-nous. Stoppez cette guerre absurde de communication, au service d’une réforme dont personne ne veut. Trop de conséquences sont en jeu. Revenez à la raison » concluent les professeurs en colère.