Respect des lois Egalim : la Cour des comptes exige des sanctions dans la filière bovine

Publié le 14/02/2024 - 14:16
Mis à jour le 14/02/2024 - 16:15

Les infractions aux lois Egalim sur le revenu des agriculteurs n'ont pas donné lieu aux sanctions prévues dans la filière bovine, relève mercredi 14 février 2024 la Cour des comptes, qui demande à rectifier le tir et préconise la création d'une plateforme de signalements pour les éleveurs.

 © Hélène Loget
© Hélène Loget

La Cour des comptes était chargée depuis début septembre - soit avant le début de la crise agricole - de passer au crible les contrôles effectués par la Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF), organisme chargé de vérifier les contrats conclus entre producteurs et premiers acheteurs dans la filière bovine dans le cadre des lois Egalim.

"Les sanctions prévues par la loi n'ont pas encore été appliquées. Cette situation doit être corrigée dans les meilleurs délais", a constaté la Cour lors de son investigation, soulignant que les contrôleurs avaient seulement procédé pour le moment "à des rappels à la réglementation lorsqu'elle n'était pas appliquée".

Rémunération des agriculteurs

Les lois Egalim 1 et 2, respectivement promulguée en 2018 et 2021, visent à protéger la rémunération des agriculteurs de la guerre des prix féroces entre supermarchés d'une part, et distributeurs et fournisseurs de l'agro-industrie d'autre part.

"S'il est compréhensible et même souhaitable que les contrôles réalisés lors de l'entrée en vigueur d'une loi présentent un caractère pédagogique, il apparaît peu justifiable que cette situation perdure", note le rapport.

"Il faut passer à une approche qui soit clairement plus dissuasive ou répressive", a recommandé mercredi le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse. Afin d'améliorer les contrôles effectués par la DGCCRF, la Cour des comptes a édicté trois recommandations, dont la principale consiste à "mettre en place une plateforme de signalement destinée aux agriculteurs avec des garanties de confidentialité".

Actuellement, les agriculteurs, "comme toutes les entreprises", peuvent effectuer des signalements sur le site de la DGCCRF, rappelle la Cour des comptes. Mais cette possibilité n'est pas toujours bien connue. La Cour préconise donc "à court terme" d'assurer "rapidement la promotion de cette possibilité auprès du monde agricole" et sur le "plus long terme" de créer "une plateforme structurée de recueil des signalements", afin de "faciliter l'identification des risques directement auprès des producteurs".

Au-delà des sanctions, le rapport de la Cour des comptes pointe aussi "l'asymétrie" des relations entre les "très nombreux" éleveurs bovins et "un faible nombre d'acheteurs": ainsi, 76,3% de la collecte de lait est réalisée par 28 établissements collecteurs et pour la viande, 143 abattoirs assurent 92% des tonnages. Il en résulte que les acheteurs "bénéficient d'un rapport de force à leur avantage dans la négociation des prix", estime la Cour des Comptes.

Si bien qu'elle encourage les producteurs agricoles à "se structurer (...) pour faire face efficacement au petit nombre" d'acheteurs qui bénéficient de ces "déséquilibres commerciaux", a indiqué son président Pierre Moscovici, rappelant que ce problème exigence était l'un des motifs de la "colère" des agriculteurs ces dernières semaines.

Cette publication intervient en effet alors que la France, comme d'autres pays européens, est secouée par la colère du monde agricole. Après deux semaines de blocages et d'actions, les manifestants ont levé le camp début février après trois salves d'annonces du gouvernement. Le gouvernement a notamment promis de "renforcer la loi Egalim", annonçant une "mission d'évaluation" du texte, et de renforcer les contrôles auprès des industriels et des distributeurs.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Journée mondiale de l’eau : les Écologistes de Franche-Comté appellent à une mobilisation à Ornans

15 ans après une action symbolique pour l’enterrement de la Loue, les Écologistes de Franche-Comté donnent une nouvelle fois rendez-vous à Ornans le 22 mars à l’occasion de la journée mondiale de l’eau pour alerter sur la dégradation de la Loue et "exiger des actions concrètes en faveur de nos rivières". 

Gilets jaunes : Laurent Croizier plaide pour la mise en libre accès des “cahiers citoyens” du Grand débat national

Dans le cadre de la Semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme, la Ligue de l’enseignement du Doubs organise une série d’événements visant à sensibiliser le public aux mécanismes de la discrimination. Parmi eux, l’exposition "Nous et les autres, des préjugés au racisme", conçue par le Musée de l’Homme, sera présentée à Besançon et dans plusieurs autres communes du département jusqu’en 2027.

L’Assemblée adopte une loi facilitant l’implantation de bistrots sous licence IV dans les petites villes

Les députés ont adopté lundi 10 mars 2025 un texte pour faciliter l'installation des bistrots et cafés servant des alcools forts dans les villes de moins de 3.500 habitants qui en sont dépourvus, mais en renforçant aussi sensiblement le pouvoir des maires sur les transferts de licences IV.

Un budget de 381 M€ “robuste et agile” pour Grand Besançon Métropole

Ce jeudi 6 mars 2025, les élus du conseil communautaire discuteront des orientations budgétaires 2025. Avec un budget en hausse de 24 M€ (381 M€), Grand Besançon Métropole fait le choix de poursuivre sa dynamique d’investissement (+17 M€ par rapport à 2024) afin de financer son projet de territoire qui s’articule autour de trois grandes priorités. On fait le point avec le 1er vice-président en charge des finances, Gabriel Baulieu.

Guerre en Ukraine, dissuasion nucléaire, Trump… ce qu’il faut retenir de l’allocution d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a prévenu solennellement les Français, dans une allocution mercredi soir, qu'il faudra "des réformes, du choix, du courage", dans la "nouvelle ère" qui s'esquisse face à un rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie, potentiellement aux dépens de l'Europe et de l’Ukraine.

A l’Assemblée, les ministres plaident pour un arsenal contre le narcotrafic devant une gauche inquiète

Érigée en priorité par le gouvernement, la lutte contre le narcotrafic a commencé à être débattue en commission à l’Assemblée nationale mardi 4 mars 2025 avec une proposition de loi sur laquelle la gauche a émis de nombreuses réserves, notamment au regard des libertés individuelles.

Pour le sénateur Cédric Perrin, “l’Europe doit assumer seule la défense de ses intérêts !”

Mardi 4 mars 2025, le gouvernement a fait devant le Sénat une déclaration portant sur la situation en Ukraine et la situation en Europe. Elle a été suivie d'un débat, sans vote, au cours duquel le sénateur du Territoire de Belfort, Cédric Perrin, également président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, a présenté le point de vue de son groupe politique, Les Républicains.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.21
légère pluie
le 13/03 à 18h00
Vent
0.99 m/s
Pression
1002 hPa
Humidité
90 %