Quel comportement le corps médical doit-il avoir en face d’une personne en fin de vie ou « prisonnière de son corps » ? Peut-on choisir de mourir dans la dignité ? Que dit la loi ? Séverine Arnaud, représentante départementale de l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) du Doubs, nous explique sa vision des choses en vidéo.
"Il est temps que l'État fasse un vrai fichier de directives anticipées. Il faut vraiment qu'il existe et qu'il soit consultable sur le dossier médical partagé", explique Séverine Arnaud suite aux cas de Vincent Lambert qui déchire sa famille depuis des années. D'un côté les parents, vigoureusement opposés à l'arrêt des soins et de l'autre la femme du quadragénaire, devenue sa tutrice en 2016, en faveur de l'arrêt des traitements.
Pour la représentante de l'ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) du Doubs, le cas de Vincent Lambert prouve "qu'il manque quelque chose dans la loi". : "Pour moi, cela ressemble vraiment à de l'acharnement thérapeutique. C'est aussi un débat médicalisé et politisé par la famille", conclut-elle.
En mars dernier, nous l'avions rencontrée :
La loi Claeys-Leonetti, c’est quoi ?
L’objectif de cette loi est d’autoriser la suspension d’un traitement ou de ne pas l’entreprendre, si ses résultats escomptés sont inopportuns, c’est-à-dire inutiles, disproportionnés ou se limitant à permettre la survie artificielle du malade. S’il est hors d’état d’exprimer sa volonté, ces traitements pourront être limités ou interrompus après consultation des consignes qu’il aurait pu laisser, de la personne de confiance qu’il aurait pu désigner et de son entourage – famille ou proches -, dans le respect d’une procédure collégiale.
Si la personne n’est pas consciente, la loi Claeys-Leonetti s’applique et permet l’arrêt des traitements après consultation et avec l’accord de tous les membres de la famille présente. C’est ce cas de figure qui déchire depuis dix ans la famille de Vincent Lambert.