Recyclage de métaux, ingrédients agroalimentaires, principes actifs de médicaments ou semi-conducteurs : 782 projets industriels de relocalisation ou de modernisation d'usines ont été soutenus financièrement à hauteur de 1,6 milliard d'euros de subventions sur tout le territoire français par le plan de relance, permettant en retour de générer quelque 5,4 milliards d'euros d'investissements productifs dans ces entreprises.
Après l'épidémie de Covid qui a mis en lumière la désindustrialisation à l'oeuvre depuis plusieurs décennies dans le pays, et révélé sa dépendance dans certains domaines critiques comme les médicaments, ces projets ont permis de "créer ou conforter 100.000 emplois" selon Bercy. Plusieurs petites et moyennes entreprises, start-up jusqu'aux grands groupes en ont bénéficié.
Au total, une entreprise industrielle sur trois de plus de cinq salariés a été "accompagnée" sous une forme ou une autre, a indiqué la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, lors de son audition de bilan du quinquennat devant la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale la semaine dernière.
Selon elle, la France est le seul pays à avoir fini de déployer son plan de relance en Europe, "mais aussi à avoir eu ce taux d'atteinte des entreprises".
"Pour donner une idée de comparaison, c'est sept fois ce qui a été réalisé sous la mandature Sarkozy entre 2008 et 2011" a-t-elle affirmé. La France a en effet perdu un million d'emplois industriels entre 2000 et 2016: "Des pans entiers de notre industrie ont été délocalisés, des territoires entiers se sont retrouvés abandonnés", a-t-elle rappelé.
"En 2021, comme en 2017, 2018, et 2019, nous avons recréé de l'emploi industriel net dans nos territoires, cela n'était pas arrivé depuis 2000" a ajouté Mme Pannier-Runacher. "En quatre ans, on a montré qu'on était capable d'arrêter la saignée industrielle, le sujet maintenant c'est de construire le rebond".
En particulier, elle a reconnu un "énorme travail à poursuivre" pour automatiser et numériser les chaînes de production, ainsi que sur la construction d'une filière de machines-outils. Pour autant, "on ne va pas caracoler avec juste 11% du PIB dans l'industrie", a admis la ministre.
72 nouveaux projets sélectionnés dont quatre en Bourgogne-Franche-Comté
Projet "Coeur"
Micro érosion – PME - Pontarlier (Doubs)
Micro Erosion est une entreprise spécialisée dans la mécanique de haute précision. Avec ce projet, son objectif est de se doter de nouveaux moyens de conception de Dispositifs Médicaux de haute précision, notamment via la mise en place d’un process d’électro érosion extrêmement spécifique, un process de tournage/fraisage de haute précision et de moyens de contrôle. Cet investissement permettra également le développement et la mise sur le marché d’une pompe cardiaque qui sera une première mondiale.
Projet "Tavelibat"
Solvay Operations France – Grande entreprise - Tavaux (Jura)
Le groupe Solvay est un acteur historique du secteur français de la chimie. L’activité du site de Tavaux est dédiée à la fabrication de produits chimiques fluorés et de polymères de spécialité. Ce projet vise l'implémentation d'une unité de production de matériaux avancés pour répondre aux besoins des batteries du futur.
Cette unité constituera un maillon clé de la chaîne de valeurs batteries en Europe. Grâce à ce projet, l’entreprise augmentera et modernisera son outil de production, et améliorera la performance environnementale du site.
Projet "Sarstedt Santé"
Sarstedt – PME - Marnay (Haute-Saône)
SAS SARSTEDT est l’unique site français du groupe allemand SARSTEDT, spécialisé dans la production et la commercialisation de dispositifs et de consommables pour les secteurs médicaux et scientifiques. Afin de répondre aux besoins de la crise sanitaire liée à la lutte contre la Covid-19, le projet de la société consiste en l’acquisition d’une nouvelle ligne de montage complémentaire pour des pipettes stériles graduées, et résorber ainsi les délais de livraisons de la filière de diagnostic. Ce projet permettra la création de 8 emplois d’ici 2023.
Projet "Wind"
Ge Steam Power Systems – Grande entreprise - Belfort (Territoire de Belfort)
General Electric Steam Power est leader dans le développement et la fabrication de turbines et d’alternateurs.
Son projet consiste à concevoir, développer et à assembler les éléments supraconducteurs d’un prototype d’alternateur destiné aux éoliennes en mer. Cette technologie supraconducteur présente des avantages significatifs en termes de poids, de coût et de rendement en comparaison à la technologie d'aimants permanents. Cette innovation permettra d’augmenter la puissance de l’éolienne en mer tout en réduisant significativement son empreinte environnementale en évitant le recours aux terres rares.