Régionales: forte abstention, les sortants réélus, pas de région pour le RN

Le second tour des régionales a confirmé dimanche une abstention quasi record autour de 66 %, et la prime donnée par les électeurs aux sortants LR et PS, mais marque aussi l’échec du RN à emporter une région, y compris Paca, sa meilleure chance à dix mois de la présidentielle.

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Après la fermeture des derniers bureaux de vote à 20H00, la participation des quelque 48 millions d'électeurs appelés aux urnes dimanche s'établit à environ 33 % en France métropolitaine, au même niveau qu'au premier tour, et bien en dessous des 55,57 % de 2015.

Marquant une envolée vertigineuse par rapport à 2015, l'abstention atteint quelque 66 % (66,7 % au premier tour, 41,59 % au second tour de 2015), malgré les appels au voté répétés de la classe politique entre les deux tours.

L'abstention a été record en région Grand Est (70 % selon Ipsos SopraSteria à 18H00), tandis que comme au premier tour, la Corse affiche la plus forte participation (41,8 %).

Si les sondages prédisaient avant le premier tour du 20 juin une victoire au RN en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le parti de Marine Le Pen et son candidat Thierry Mariani (ex-LR devenu RN) voient la victoire filer à son frère ennemi Renaud Muselier, président LR sortant. M. Muselier engrange 53 à 55 % des suffrages contre 44 à 46 % pour M. Mariani, selon les sondages à la sortie des bureaux de vote.

Dans cette région, la participation a grimpé de quatre points entre les deux tours.

Statu quo

La prime aux présidents de région sortants, tous réélus en attendant le résultat de l'Ile-de-France, profite à plein à la droite classique, qui semblait pourtant prise en étau entre le RN et LREM.

Dans les Hauts-de-France, l'ex-LR Xavier Bertrand, par ailleurs candidat à la présidentielle de 2022, annoncé à plus de 51 %, devance de quelque 25 points son adversaire du RN Sébastien Chenu, aux alentours de 26 %. Immédiatement après 20H, le sortant s'est dit prêt à aller à "la rencontre de tous les Français".

En Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez écrase le match, à plus de 54 % face à la liste d'union de la gauche emmenée par Fabienne Grebert, donnée à 32-33 %, tandis qu'en Normandie Hervé Morin (LR/UDI/MoDem) l'emporte à quelque 44 % contre 25 % à Mélanie Boulanger (PS/EELV/Générations).

En Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres !), arrivée largement en tête du premier tour, a face à elle une liste d'union de gauche emmenée par l'écologiste Julien Bayou qui gardait l'espoir de l'emporter au vu des scores cumulés par l'écologiste, la PS Audrey Pulvar et la LFI Clémentine Autain au premier tour.

Dans le Grand Est, Jean Rottner remporte une quadrangulaire à 39 %, avec 12 points d'avance sur le RN Laurent Jacobelli.

Dans la lignée du premier tour, la gauche sort aussi requinquée de ce scrutin et maintient ainsi son ancrage local. Alain Rousset (PS), président de région depuis 1998, a ainsi obtenu un cinquième mandat en Nouvelle-Aquitaine, avec près de 40 % des voix et sans s'allier avec EELV.

En Occitanie, la socialiste Carole Delga a également été confortablement reconduite par les électeurs avec plus de 57 %, tout comme François Bonneau en Centre-Val de Loire, et Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté, au terme d'une campagne qui s'annonçait pourtant difficile.

En Bretagne, région emblématique pour la majorité présidentielle qui y avait obtenu parmi ses meilleurs scores à la présidentielle, le président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard sort en tête avec près de 30 % des voix. Mais, après avoir fait cavalier seul en refusant tout accord avec EELV comme LREM, il ne devrait avoir qu'une majorité relative.

Macron tourne la page

Quant à la majorité présidentielle, absente au premier tour en Paca, éliminée dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Occitanie, elle confirme ses faibles étiages là où elle a pu concourir. Les ministres Brigitte Klinkert (Grand Est), Geneviève Darrieussecq (Nouvelle-Aquitaine) ou encore Marc Fesneau (Centre-Val de Loire) ne sont pas parvenus à remobiliser leur électorat.

Mais Emmanuel Macron, qui s'est offert un bain de foule dimanche en marge de son vote au Touquet, semble résolu à vite tourner la page de ce scrutin pour se projeter dans la campagne de 2022. Lundi, il occupera ainsi le terrain économique en visitant un usine de batteries électriques à Douai (Nord), notamment en compagnie de... Xavier Bertrand.

Alors que l'échec de la majorité alimente les rumeurs de remaniement, 32 % des Français le souhaitent "dans les semaines qui viennent" selon un sondage Ipsos SopraSteria pour France TV, Radio France et LCP réalisé les 25 et 26 juin auprès de 1.499 personnes et publié dimanche.

Après ces deux tours, les présidents de région seront ensuite élus le 2 juillet, selon Régions de France.

Dans l'ombre des régionales, les départementales ont été logiquement marquées par une abstention massive équivalente au premier tour, et des équipes sortantes issues des partis de droite et de gauche largement en tête, comme le ministre des Outre-mers Sébastien Lecornu dans son canton de l'Eure.

Le RN espère toutefois progresser dans les Pyrénées-Orientales dont il dirige le chef-lieu Perpignan. Le PCF est, lui, en situation difficile dans son fief du Val-de-Marne.

Outre-mer, ce second tour concerne La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Mayotte, suivant leur organisation territoriale propre.

(AFP)

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