Vers une triangulaire…
"11 ans, ça suffit !" C'est avec cette petite ritournelle que François Sauvadet (député et président du Conseil départemental de Côte-d'Or) compte surfer pour tenter de mettre fin à 11 ans de gouvernance socialiste aussi bien en Bourgogne qu'en Franche-Comté. Le candidat centriste a bénéficié de l'accord national entre Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Nicolas Sarkozy (LR) à la barbe du sénateur LR Alain Joyandet, pourtant proche de l'ancien président de la République. Cet accord octroie trois têtes de liste à l'UDI.
En contrepartie, les listes sont composées à 75 % des membres LR. Mais l'union n'est pas totale. Malgré une tentative de rapprochement de Sauvadet, le MoDem Christophe Grudler partira finalement seul. Il fait les frais de son incompatibilité d'humeur avec son ex-frère ennemi du RPR, le député maire de Belfort Damien Meslot (LR).
Au second tour, François Sauvadet, candidat malheureux en Bourgogne en 2010, l'emporterait toutefois selon un sondage BVA avec 36% des suffrages. Marie-Guite Dufay est créditée de 34%. La FN Sophie Montel avoisinerait les 30 %. Mais les sondages restent… les sondages. À qui l'abstention pourrait-elle profiter alors que les citoyens seront peut-être plus préoccupés par les préparatifs des fêtes de fin d'année ? Et quelle place aura l'attachement des électeurs pour les candidats qui "auraient" à cœur de défendre leur région d'origine ?
La gauche se disperse...
Le principal handicap de la PS Marie-Guite Dufay reste la multiplication des listes. Il y en a dix au premier tour. Le PS, ne rassemble finalement autour de lui que des mouvements disparates : Écologistes ! Mouvement des progressistes, Cap 21, PRG, Solidarité, Liberté et Démocratie.
Mais il y a toutes les autres : celle de Lutte ouvrière menée par Claire Rocher. Celle de l'alternative à gauche (PCF-MRC, Nouvelle Donne) avec Nathalie Vermorel qui est créditée de 8% des voix au premier tour le 6 décembre prochain.
Et puis il y a aussi Europe Écologie. Cécile Prudhomme (EELV) a monté sa propre liste pour faire entendre ses idées. Cette dernière n'exclut pas une alliance avec le PS au second tour à condition d'arrangements sur le programme.
Et comme si cela ne suffisait pas, la présidente sortante du conseil régional de Franche-Comté doit faire face à des sursauts d'égo socialistes en Bourgogne. Une liste dissidente a même failli voir le jour… avec le Modem ! Composée de vice-présidentes de Bourgogne , dont Sofia Otokoré (proche de P. Moscovici), elles ont été déçues de ne pas avoir été choisies en bonne place sur les listes départementales, mais se dont finalement ravisées .
Entre idées, proximité, velléités, et insensibilité des électeurs, on peut vraiment affirmer que rien n'est joué en Bourgogne Franche-Comté.