Malgré la quadrangulaire, la présidente socialiste sortante Marie-Guite Dufay, alliée aux écologistes et communistes, a nettement amélioré nettement son score du premier tour (26,52%) avec 42,20 % des voix dimanche 27 juin 2021, au-delà des 35 % de 2015.
Le LR Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, à la tête d’une liste liste allant de l’UDI à Debout la France termine finalement en seconde positions à 24,1 % devant l’ex-favori des sondages, le RN Julien Odoul (23,97 %) lâché par certains élus de son groupe et qui a subi la controverse liée à une blague sur le suicide des agriculteurs.
Le maire de Nevers Denis Thuriot, ancien socialiste et aujourd’hui dans le camp LREM de la majorité présidentielle avait décidé de se maintenir et de ne pas se désister au profit d’un front républicain. Il ne parvient pas à égaler son résultat du premier tour (11,69 %), et termine à 9,7 %.
Marie-Guite Dufay, réélue présidente socialiste de Bourgogne-Franche-Comté, avait voté Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle de 2017 avant de refuser, pour ces régionales, toute alliance avec la liste LREM, préférant un "rassemblement à gauche".
"Oui, la gauche à un avenir…" quand elle se rassemble et quand elle est incarnée a déclaré la présidente réélue le soir du second tour des élections.
Née à Paris le 21 mai 1949, l’Auvergnate suit son mari avocat en 1971 en Franche-Comté. Elle devient fonctionnaire de la préfecture du Doubs avant de rejoindre le service associatif des droits des femmes puis de diriger un pôle régional de l’Agence nationale pour l’emploi.
Elle fait ses premiers pas en politique en 1989 en tant que conseillère municipale non encartée de Besançon, puis adhère au PS en 1993 et devient adjointe, en 2001, à la mairie socialiste.
Aux régionales de 2004, elle est sur la liste socialiste de Raymond Forni et, à sa victoire, devient première vice-présidente de ce qui n’était encore que la région de Franche-Comté.
À la mort de Raymond Forni, le 5 janvier 2008, plusieurs candidats sont pressentis, mais Marie-Guite Dufay apparaît comme le plus petit dénominateur commun et beaucoup espèrent qu’elle ne sera là que pour deux ans. Ce n’est pas le cas : elle est élue aux régionales de 2010.
Elle est reconduite en 2015, cette fois à la tête de la région fusionnée de Bourgogne-Franche-Comté, mais plus difficilement. Au premier tour, elle n’est en effet que troisième, derrière la droite et le FN, qui arrive en tête. Malgré tout, Mme Dufay refuse de se retirer, suscitant de nombreuses critiques. Finalement, elle l’emporte au second tour, mais de seulement deux points devant l’extrême droite.
Au premier tour de la présidentielle de 2017, elle préfère Emmanuel Macron plutôt que Benoît Hamon. La présidente de la Région expliquera cependant plus tard qu’elle reste « une femme de gauche » et que, si elle reconnaît à Emmanuel Macron d’avoir mis des moyens « exceptionnels et intelligents » dans la formation professionnelle, l’un des domaines de compétence du conseil régional, elle martèle que ses convictions sociales, économiques et écologiques restent « à gauche ».
Elle refuse ainsi d’être ministre dans le gouvernement Castex et, au premier tour des régionales de 2021, où elle est cette fois en tête devant le RN, elle refuse la main tendue par la liste LREM, préférant une alliance avec les communistes et EELV.
"C’est la gauche qui a été à la manœuvre en 2015. Depuis, elle a mis en place des politiques de gauche dans la région et elle a respecté tous ses engagements, au moment où les Français ne croient plus à la politique, c’est important", estime la septuagénaire énergique, mère de trois enfants, qui a vu son bilan et sa notoriété se renforcer au fil des mandats.
Marie-Guite Dufay était très proche de l’ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées, la socialiste Paulette Guinchard, décédée à 71 ans par suicide assisté en Suisse, en mars.