Même s'il juge "cruel", le score de 4,5 , Bastien Faudot ne se déclare ni résigné, ni amer. "Le sens de notre combat demeure" explique-il dans un communiqué.
"Dès le départ exprimé le fait que nous nous prononcerions pour l'union des gauches et des écologistes au second tour si la clarification était au rendez-vous (…) Dès lors que la liste des progressistes et des écologistes a refusé toute transaction avec LREM, je lui apporte un soutien ferme et résolu pour le second tour" indique-t-il clairement en insistant sur l'importance de "la défense des services public", "le soutien à l'industrialisation et la relocalisation" de l'économie régionale. Il déclare en outre s'opposer à la privatisation des TER.
Marie-Guite Dufay, arrivée dimanche en tête du premier tour avec 26,52% des suffrages avec sa liste PS-PCF-PRG, a annoncé lundi s'allier pour le second tour à l'écologiste Stéphanie Modde (10,34% au premier tour) pour contrer le candidat RN Julien Odoul (23,19%).
En Bourgogne-Franche-Comté, la stratégie de maintien des candidats LREM fait aussi des vagues en Bourgogne-France-Comté, où le patron du PS Olivier Faure a appelé mardi Denis Thuriot (11,69%) à se retirer du second tour des régionales au vu du risque selon lui de voir le RN ravir la région à la présidente PS sortante.
"Des cliqueurs" à LREM
"Il n'y a plus de risque Front national" dans cette région, a répondu sur Public Sénat le sénateur LREM François Patriat, qui regrette toutefois que la présidente de région lui ait "carrément fermé la porte au nez en disant qu'elle ne parle qu'à sa famille, qu'à sa gauche".
Le sénateur LREM tacle aussi son propre mouvement qui "est trop virtuel, trop dans l'entre-soi". "On n'a pas des militants, on a des cliqueurs", a-t-il asséné pour expliquer "l'échec" du premier tour.
Communiqué de Bastien Faudt (le temps des cerises)
"Un soutien ferme et résolu à la liste des progressistes et des écologistes"
"Le scrutin de dimanche dernier a été marqué par une abstention massive qui dit l'ampleur de la crise politique que nous traversons depuis des années. Elle s'amplifie inexorablement, et il n'y aura pas de réponse conjoncturelle ou superficielle à un tel phénomène.
Tant que les citoyens seront convaincus que les élus sont interchangeables parce qu'ils n'ont aucune prise sur le monde, ils continueront de bouder les urnes. Et on ne peut pas leur donner complètement tort. Les responsables politiques de tous horizons doivent impérativement faire droit à cette grève des urnes et cesser de montrer du doigt les abstentionnistes.
Cette abstention a été très largement aggravée par la défaillance généralisée de l'Etat dans l'acheminement des professions de foi et des bulletins de vote. Ce "dysfonctionnement majeur" (selon le propre aveu du ministère de l'Intérieur) est un scandale inouï et a eu un impact certain sur le résultat, mais nous y reviendrons ultérieurement. Il n'est évidemment pas question d'accepter un tel amateurisme de la part de l'Etat qui n'est même plus capable d'organiser les élections dans notre pays. Faudra-t-il mandater des observateurs de l'ONU dans la 7ème puissance mondiale en 2022 pour s'assurer de la bonne tenue du suffrage universel ?
Concernant les régionales, le second tour se déroulera sans Le Temps des Cerises. Malgré une campagne stimulante et enthousiasmante, nous ne sommes pas parvenus à nous faire entendre de ceux à qui nous parlions : les classes populaires et les sans grades qui sont massivement restés à la maison.
A 4,5%, le résultat est cruel, mais nous ne sommes ni amers, ni résignés. Le sens de notre combat demeure.
J'ai eu l'immense bonheur de conduire une liste composée de nombreuses personnalités aux cultures politiques diverses et qui se sont admirablement mobilisées. Que chacune et chacun de mes colistiers en soit remercié : ils ont donné le meilleur d'eux même. Aussi, je remercie du fond du coeur les près de 30.000 électeurs qui nous ont fait confiance. Le format inédit de notre liste, le sérieux de notre projet, le retour de la joie militante, les rencontres multiples et l'accueil chaleureux qui, partout, nous a été réservé, sont porteurs d'espoir.
Pendant toute cette campagne, nous avons tenu le langage de la sincérité. Dès le départ, nous avons assumé nos divergences avec la majorité sortante sur quelques sujets qui comptent. Le pire eut été de les taire, par calcul, ou par lâcheté. L'histoire ne retiendra pas cette sincérité, mais elle est une condition vitale de la reconquête démocratique à venir. Cela prendra du temps, à la mesure du temps pendant lequel les citoyens ont été malmenés, abandonnés par une gauche gestionnaire dont le mandat de François Hollande a été le symptôme ultime.
Pour autant, nous avons dès le départ exprimé le fait que nous nous prononcerions pour l'union des gauches et des écologistes au second tour si la clarification était au rendez-vous. Il n'y a aucune raison de dévier de cette ligne aujourd'hui.
Dès lors que la liste des progressistes et des écologistes a refusé toute transaction avec LREM, je lui apporte un soutien ferme et résolu pour le second tour.
Mon vote sera assorti d'un mandat clair pour la défense des services publics sur l’ensemble du territoire et contre la privatisation des TER, pour le soutien à la réindustrialisation et à la relocalisation de notre économie, pour le changement de notre modèle de production et de consommation. Les échanges que nous avons eu la veille du scrutin avec les socialistes, les radicaux et les communistes m'encouragent à penser qu'un affermissement des politiques régionales peut s'engager dans le prochain mandat. C'est mon vœu le plus cher".
Face aux droites identitaires, conservatrices et libérales, c'est par l'audace et la clarté que la gauche retrouvera son crédit et son utilité".