Réforme des retraites : les avocats durcissent leur grève

Publié le 06/01/2020 - 13:43
Mis à jour le 06/01/2020 - 11:47

Face au « silence » du gouvernement, les représentants des avocats se disent déterminés à défendre leur régime autonome et appellent à durcir la grève dans les tribunaux à partir du lundi 6 janvier 2020.

illustration ©Alexane Alfaro ©
illustration ©Alexane Alfaro ©

En septembre, 20.000 avocats, selon le CNB,  ont manifesté à Paris contre la réforme. Le 5 décembre, une journée « justice morte » a été organisée.

Des actions vont avoir lieu à partir de lundi aux quatre coins de France.

  "Notre position, c'est + Non + au régime universel. Notre régime autonome a fait ses preuves depuis plus de 50 ans", affirme Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB), qui représente les 70.000 avocats français.

La situation semble bloquée entre le gouvernement et la profession.

La dernière rencontre avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet et Jean-Paul Delevoye, alors haut-commissaire aux Retraites, remonte au 23 octobre, déplore le CNB."Notre porte reste ouverte", assure la Chancellerie. "Le ministère de la Justice a proposé au CNB de les recevoir avant les vacances de Noël mais ces derniers, qui sont à ce jour dans une ligne de refus de la réforme en refusant d'intégrer le régime universel, ont décliné".

"Le gouvernement n'entend que les professions qui bloquent la France"Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB).

"Nous sommes prêts à négocier dans le cadre du régime autonome", rétorque Christiane Féral-Schuhl, pour qui la profession d'avocats est "l'une des grandes perdantes" de la réforme. Les représentants des avocats ont envoyé vendredi une lettre ouverte à Nicole Belloubet: la grève "se nourrit de votre silence lorsqu'il s'agit de défendre notre profession", ont-ils écrit.

"Le gouvernement n'entend que les professions qui bloquent la France. Nous allons nous faire entendre en désorganisant la mécanique judiciaire", menace la présidente du CNB.

  • Les avocats sont appelés à demander le renvoi des audiences et à "cesser plus généralement toute activité judiciaire".
  • Autre mode d'action: l'arrêt des désignations d'avocats en matière d'aide juridictionnelle, pour les gardes à vue, les étrangers et les mineurs, etc.

La profession se défend d'être un régime spécial: les avocats cotisent à une caisse qui s'autofinance. "Notre caisse est solidaire car nous versons tous les ans autour de 100 millions d'euros aux régimes déficitaires", souligne Christiane Féral-Schuhl.

"L'universalité a volé en éclat !"

"Notre système est vertueux car excédentaire, égalitaire et solidaire", vante Estellia Araez, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF). A la retraite, les avocats perçoivent actuellement au minimum 1.416 euros par mois, met-elle en avant. Après la réforme, ce montant tomberait à 1.000 euros, alors que les cotisations doubleraient, passant de 14 à 28 % pour ceux qui gagnent moins de 40.000 euros par an.

"Cela va se répercuter sur nos honoraires", prévient la syndicaliste. Le salaire médian des avocats, une profession avec de gros écarts de revenus, s'élève à 44.000 euros. "Les jeunes avocats vont le plus pâtir de la réforme. L'impact économique n'est pas gérable", affirme la présidente du CNB.

Le régime universel crée "une inégalité très forte pour les indépendants", qui devraient cotiser comme les salariés, sans pour autant avoir les congés payés, les 35 heures, les indemnités chômage, etc.

"On nous a vendu un régime universel, mais selon qui crie le plus fort, des régimes vont être conservés", s'emporte Estellia Araez, qui cite les pilotes de ligne et les policiers. "L'universalité a volé en éclats ! On se demande si le gouvernement ne se moque pas de nous quand on voit ce que d'autres ont obtenu".

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Social

T. de Belfort : la cellule de centralisation des signalements des victimes a prouvé son utilité

Chef de file de l’action sociale, le Département du Territoire de Belfort a souhaité renforcer son action à l’égard des personnes adultes vulnérables et/ou victimes en créant une cellule interne de signalement à destination des professionnels des services du social. Après un an d’expérimentation, voici le bilan communiqué vendredi 14 février 2025.

Handicap dans le Doubs : quoi de neuf depuis la loi de 2005 ?

Tous les 30 ans depuis 1945, une loi est votée pour l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap. La dernière date du 11 février 2005. À l’occasion des 20 ans de sa promulgation, une matinée d’échanges s’est déroulée mercredi 12 février 2025 à la Fondation Pluriel à Besançon en présence de représentants de l’État et des institutions locales ainsi que des entreprises, des associations et des personnes en situation de handicap.

Abri de nuit de Besançon : le nom de Marguerite Vieille Marchiset remplace celui de l’Abbé Pierre

Autrefois connu sous le nom de l’abri de nuit Abbé Pierre, l’abri de nuit pour les sans-abris situé au 9 avenue Edgar Faure à Besançon a été rebaptisé abri de nuit Marguerite Vieille Marchiset mercredi 5 février 2025 en présence de la famille et d’élus. Une manière pour la maire de Besançon Anne Vignot, de "rétablir une justice", en rendant cette fois hommage à la femme politique qui a permis de donner vie à ce lieu. 

Les Restos du Coeur recherchent 1.500 bénévoles pour la collecte nationale du mois de mars

Dans le Doubs, les Restos du Coeur recherchent des bénévoles pour organiser leur grand week-end de collecte prévu les 7, 8, et 9 mars 2025. Face à une précarité grandissante, l’événement devient selon l’association "vitale pour répondre aux besoins des plus démunis et assurer la continuité des activités de l’association".

À Besançon, l’abri de nuit Abbé Pierre très prochainement renommé Marguerite Vieille Marchiset

Suite à une décision prise par la maire de Besançon Anne Vignot en septembre 2024 et validée par le conseil municipal après les révélations d’agressions sexuelles commises par l’Abbé Pierre, l’abri de nuit portant le nom de ce dernier sera renommé par le nom d’une personnalité féminine locale le 5 février 2025.

Cent pour un toit Besançon : une nouvelle association pour loger pour des familles en grande difficulté

Créée à l’été 2024, l’association Cent pour un toit Besançon s’engage à offrir un logement temporaire aux familles en situation de grande précarité. Cette initiative s’adresse aux foyers, avec ou sans titre de séjour, exclus des dispositifs d’aide publique.

Financement 2025 : la Mission locale à Besançon tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 23 janvier, la Mission locale du bassin d’emploi de Besançon lance une campagne au niveau nationale pour sensibiliser le public, alerter les élu(e)s et les institutions et défendre l’avenir des jeunes. ”Au moment où l’État et les collectivités votent leurs budgets, des milliers de jeunes risquent de se retrouver sans solution d’accompagnement cette année”, selon l’organisation.

Maisons de retraite : de nouvelles règles de tarification dans certains Éhpad en 2025

Un décret publié au Journal officiel du 1er janvier 2025 modifie les conditions dans lesquelles certains Éhpad peuvent pratiquer des tarifs d’hébergement différents selon que leurs résidents bénéficient ou non de l’aide sociale à l’hébergement. Il est établi que la majoration de tarif pour les personnes qui ne perçoivent pas cette aide doit être au maximum de 35 %.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.75
couvert
le 22/02 à 09h00
Vent
3.41 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
100 %