Le nombre d’immatriculations de voitures particulières neuves revient à ses niveaux de 2018: il est en recul de 7,8% par rapport à l’excellent mois d’octobre 2019, à 953.615 unités contre plus d’un million il y a un an, a annoncé l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) dans un communiqué.
La demande a fortement baissé sur les principaux marchés européens. L'Espagne affiche un recul de 21%, la France de 9,5%, la Pologne de 14,6% et la Belgique de 9,4%. En Allemagne (-3,6%) comme en Italie (-0,2%), les concessions restées ouvertes ont permis de limiter la casse.
Le marché européen s'était effondré de 55,1% en mars puis de 76,3% en avril sous l'effet du confinement des populations et de la fermeture des commerces automobiles. Il commençait à se reprendre en septembre, profitant des mesures de relance gouvernementales adoptées dans plusieurs grands pays européens.
Le recul des commandes est "sans précédent", souligne l'ACEA. Huit millions de voitures ont pris la route de janvier à octobre, soit 2,9 millions de moins que sur la même période en 2019. Le marché espagnol est le plus durement touché, avec 670.000 véhicules vendus contre plus d'un million dans les 10 premiers mois de l'année 2019.
L'ACEA, qui regroupe 16 constructeurs actifs en Europe, prévoyait avant la pandémie un recul de 2% pour 2020, après six années consécutives de croissance qui avaient porté le marché tout près de ses plus hauts niveaux.
Au palmarès des constructeurs, le groupe allemand Volkswagen (avec Skoda, Audi, Seat et Porsche), toujours incontestable numéro un européen, affiche des ventes à -9,1% en octobre. Son dauphin PSA (Peugeot-Citroën-Opel) recule de 6,6%, Hyundai de 7%, BMW de 13,5%, et Daimler (Mercedes-Smart) de 8,1%.
Deux groupes s'illustrent en affichant des ventes à la hausse en octobre: Renault (+0,2%) et FCA (Fiat-Chrysler, +3,9%).
Début novembre, les commandes ont chuté de 70 à 90% par rapport à la même période en 2019. "Si la situation venait à perdurer, de potentielles fermetures de sites pourraient avoir lieu avant la fin de l’année. C’est ce que l’on souhaite à tout prix éviter" selon une source de Bercy.
Des aides des gouvernements
L’Allemagne a annoncé qu'elle allait allouer cinq milliards d’euros pour son industrie automobile afin de la soutenir dans un contexte de pandémie tout en poursuivant sa transition vers l’électrique.
Le gouvernement français a pour sa part annoncé le 6 novembre 2020 suite à un comité stratégique de filière le maintien des aides à l'achat de voitures neuves pour six mois supplémentaires jusqu'au 30 juin 20211 : les barèmes actuels du bonus et de la prime à la conversion sont prorogés. Concrètement, le bonus maximum de 7 000 euros pour les voitures électriques est maintenu tout comme la prime à la conversion de 3 000 euros pour les foyers les plus modestes concernant l'achat d'un véhicule thermique neuf (et 5.000 € pour un modèle équipé de batteries)
Un système de microcrédit sera aussi mis en place début 2021 pour soutenir les ménages les plus modestes, en plus de la prime à la conversion.
Dans l'objectif de "verdir" le parc automobile, un nouveau barème du malus automobile sera quant à lui appliqué en début d’année prochaine.