"C'est une décision de dernier recours, mais comme nous l'avons fait précédemment, comme nous l'avons fait au mois d'octobre, si cela était nécessaire, nous n'hésiterions pas à le faire pour éviter un blocage économique et de la circulation dans notre pays", a prévenu le ministre des Transports sur Franceinfo, évoquant des "mesures ponctuelles, raffinerie par raffinerie".
Dans l'immédiat, le gouvernement "prend des mesures d'anticipation" avec des stocks stratégiques "au plus haut niveau", a indiqué M. Beaune, précisant qu'"à l'heure où nous parlons, on n'en est pas aux réquisitions".
Les sept raffineries de France ont procédé depuis janvier, à de nombreuses reprises, à la suspension des expéditions des carburants qui y sont produits.
Leurs salariés ne souhaitaient pas mettre à l'arrêt ces immenses installations industrielles, leur redémarrage étant très lourd. Mais le passage en force de la réforme au Parlement a changé la donne et la CGT a annoncé samedi la mise à l'arrêt de la plus grande raffinerie de France, le site TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime).
Des situations locales "plus préoccupantes de que d'autres"
Le ministre de l'Industrie Roland Lescure avait déjà déclaré samedi que le gouvernement prendrait ses "responsabilités" comme "à l'automne" quand il avait procédé à des réquisitions pour débloquer des sites pétroliers lors de grèves pour les salaires.
Selon Clément Beaune, les stocks stratégiques sont à "un haut niveau" et permettent "d'approvisionner les pompes à essence". Il y a cependant des "situations locales qui sont plus préoccupantes que d'autres", notamment dans les Bouches-du-Rhône, a-t-il reconnu.
Dans le Sud-Est, où certaines stations se sont retrouvées à sec, "il y a eu des phénomènes parfois difficiles à expliquer, que je peux comprendre à cause du stress" avec des afflux d'automobilistes, a-t-il noté.
(AFP)