"Il y a une urgence à donner une perspective claire aux salariés", estime Laurent Santoire, délégué CGT du site de GE à Belfort, qui fabrique la turbine Arabelle, principal atout des activités nucléaires du groupe américain. "Le temps qui passe n'est pas neutre", il provoque "un risque industriel" et peut "impacter le programme EPR 2", s'inquiète-t-il. Une délégation de la CGT a été reçue par le préfet du Territoire de Belfort. "Le gouvernement et EDF sont mobilisés pour conclure cette vente. Le sujet avance", rassure une source préfectorale sollicitée par l'AFP.
"Un climat de tension et de méfiance sur le site de Belfort"
La signature officielle de la cession de la branche nucléaire de GE à l'énergéticien français, qui devait avoir lieu le 1er décembre dernier, avait été reportée au dernier moment. "Le dossier ne semble pas avancer depuis", s'inquiètent également les élus LR du Territoire de Belfort, dans une lettre adressée au ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
"Aucun élément n'est communiqué, ce qui génère un climat de tension et de méfiance sur le site de Belfort", constatent ainsi le maire de Belfort Damien Meslot, le député Ian Boucard, le sénateur Cédric Perrin et le président du conseil départemental Florian Bouquet."Le blocage de la cession est source de la dégradation du site de Belfort, impacte les relations commerciales de l'entité et fait perdre des parts de marché à la future entreprise", regrettent-il.
Fin février, la CGT avait invité Bruno Le Maire à se rendre à Belfort le 21 mars afin de discuter de cette cession. De sources syndicales, le rachat prévu concerne environ 2.500 salariés en France, dont plus de 1.300 à Belfort, et 3.400 au niveau mondial.
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EDF et GE avaient annoncé en février 2022 "un accord d'exclusivité" pour discuter du rachat par l'énergéticien français de GE Steam Power, branche nucléaire du conglomérat américain. Le président Emmanuel Macron annonçait alors, à Belfort, la relance d'un vaste programme nucléaire français.
En 2015, la branche énergie d'Alstom avait été acquise par GE, au terme d'une longue polémique politico-économique engagée au printemps 2014. Emmanuel Macron était ministre de l'Economie lors de la finalisation de l'opération.
(AFP)