"Face à un cadre règlementaire extrêmement laxiste en termes d’éradication des substances indésirables et d’information", l’association exhorte les pouvoirs publics d’agir pour préserver la santé et l’environnement des consommateurs, et appelle ces derniers à peser sur le marché "en privilégiant les produits les plus sûrs figurant dans son numéro spécial « Produits ménagers éliminez les toxiques »."
Allergènes, cancérigènes, perturbateurs endocriniens
La pandémie de Covid-19 a incité les consommateurs à redoubler d’efforts pour nettoyer leur intérieur… au risque de s’exposer à de nombreuses substances indésirables : allergènes, cancérigènes ou perturbateurs endocriniens.
Selon Que Choisi, "tous les produits d’entretien, y compris les plus anodins, peuvent exposer quotidiennement à des molécules toxiques, et ce même en respectant les précautions d’usage édictées par le fabricant… Et l’absence d’une liste exhaustive de tous les ingrédients sur les emballages rend particulièrement complexe cette chasse aux substances indésirables."
Lessives, nettoyants vitre, meuble… 244 produits ménagers étudiés
Pour faire toute la lumière sur ce rayon, les experts de l’UFC-Que Choisir ont étudié la composition de 244 produits ménagers (lessives, adoucissants, nettoyants vitres, meubles, cuisine et WC…), au regard des risques pour la santé humaine et l’environnement.
Les résultats sont effarants selon l'association : "à rebours des promesses d’innocuité souvent affichées sur les emballages, près d’un produit décrypté sur 2 (44 %) regorge de composés dangereux."
Un cocktail quotidien de substances nocives pour la santé
Au palmarès des produits les moins recommandables, l'association relève notamment les détergents multiusages et les lessives liquides "qui abusent de parfums et de conservateurs allergisants". "Mais les plus problématiques sont certainement les adoucissants qui exposent notre peau tout au long de la journée à un cocktail de substances toxiques, ainsi que les blocs WC qui non seulement contribuent à l’émission de polluants dans l’air, mais sont également particulièrement nocifs pour l’environnement du fait de leurs rejets répétitifs dans les eaux usées."
Pour Que Choisir, "acheter des grandes marques n’est souvent d’aucun secours. Ainsi, nombre d’entre elles utilisent des parfums probablement ou suspectés d’être toxiques pour la reproduction et/ou suspectés d’être perturbateur endocrinien et trouvés par exemple dans les nettoyants multiusages ‘Ajax Frais multisurface’ ou ‘St Marc Liquide au bicarbonate’, dans les blocs WC ‘Harpic Bloc active fresh fleurs tropicales’ ou ‘Bref WC Power activ exotic Hawaï’2. Certains adoucissants constituent de véritables « cocktails » de produits nocifs, comme ‘Cajoline Intense passion gourmande’ qui compte 5 composés allergisants3, ou ‘Lenor Envolée d’air’ qui en cumule huit4."
Interdire les composés dangereux, faire figurer la liste de tous les ingrédients sur les emballages
Des décennies après son combat contre le phosphate dans les lessives, l’UFC-Que Choisir "s’indigne de la persistance des substances indésirables dans les produits ménagers et presse les pouvoirs publics de renforcer la préservation de la santé et l’environnement des consommateurs" en :
- interdisant dans les formulations les composés cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction et les perturbateurs endocriniens ;
- faisant figurer sur les emballages la liste de tous les ingrédients présents dans la formule comme pour les produits cosmétiques.
Dans cette attente, l’association appelle les consommateurs "à jouer leur rôle de régulateur de marché en privilégiant les produits les plus sûrs listés dans son numéro pratique."