Quel est le point commun entre Gustave Courbet et le culturisme ?

VIDÉO • Du 1er juin au 13 octobre 2024, le Musée Courbet à Ornans propose une nouvelle exposition hors du commun pour son lieu, dédié au sport à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, et plus particulièrement aux ”Colosses” d’où son nom. À travers cinq salles, le visiteur se plonge dans un univers singulier, celui des lutteurs puis des premiers culturistes français, à travers des oeuvres, des objets, des affiches d’époque exceptionnels.

Thierry Laugée, professeur d'histoire de l'art à l'Université de Nantes, co-commissaire scientifique, Benjamin Foudral, directeur du musée Courbet et commissaire général, Jérémie Cerman, professeur d'histoire de l'art à l'Université d'Artois et co-commissaire scientifique de l'exposition Colosses. © Alexane Alfaro

Une fois n’est pas coutume. Le Musée Courbet réunit deux mondes souvent lointain, souvent séparés, celui de l’art et celui du sport dans une exposition inédite qui bat tous les records. En effet, si la musée a l’habitude de proposer 60 à 70 oeuvres lors de ses expositions, Colosses regroupe pas moins de 200 oeuvres, objets, affiches, sculptures, photos, etc. 

Des hommes musclés et Gustave Courbet… WTF ?

Étrange ? Pas tant que ça… Si quand on pense à Gustave Courbet, on pense le plus souvent aux paysages de notre région ou à L’origine du monde, les Baigneuses, le peintre comtois s’est aussi inspirée d’hommes musclés et sportifs pour au moins une oeuvre, Les lutteurs, en 1853. 

Pour la petite histoire, il faut savoir que, souhaitant bouleverser les codes artistiques de son temps, Courbet a présenté au Salon sa vision renouvelée du corps féminin avec ses célèbres Baigneuses (musée Fabre, Montpellier) et du corps masculin avec Les lutteurs conservé aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Budapest. Le scandale suscité par ces femmes aux formes prétendument disgracieuses et vulgaires a quelque peu éclipsé l’audace de son pendant masculin. Dans cette oeuvre où se trouvent confrontés l’idéal antique et la lutte contemporaine, alors en vogue avec l’émergence de la société de loisir, Courbet faisait entrer pour la première fois au Salon ces athlètes dont la notoriété ne cessait de croître.

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