Cela fait désormais plusieurs années que les Bisontins entendent parler de ce projet d’aménagement de la RN57. Le tronçon, d’une longueur de 3,5 kilomètres entre Besançon et Beure, divise les habitants et les institutions depuis la première concertation publique, en 2017. En cause, de nombreux bouchons, qui devraient être régulés par la mise à 2x2 voies de la section.
Toutefois, cette solution ne fait pas l’unanimité, puisque l’impact environnemental et les nuisances sonores sont désormais pointés du doigt. Une enquête publique, dont les sollicitations étaient présentes sous forme de panneau jusque sur la RN57 elle-même (du 28 février au 31 mars derniers) a reçu 487 contributions, directement traitées par la commission d’enquête.
Le projet d’aménagement de la RN57, présenté jeudi 1er septembre à la presse par Yves Guyen, vice-président de Grand Besançon Métropole, délégué à la voirie, aux infrastructures et réseaux opérationnels, sera soumis au vote du conseil communautaire lundi 5 septembre 2022.
Le conseil communautaire approuve le projet
Le 28 juin 2021, le conseil communautaire de Grand Besançon Métropole a approuvé le projet proposé par l’État d’aménagement de la RN57, entre "les boulevards" et Beure, plusieurs points d’amélioration devant encore être négociés :
- Recherche d’une réponse améliorée pour limiter la fracture urbaine provoquée par le passage de la RN57 entre le quartier de Planoise et le reste de la ville. L’avis favorable de Grand Besançon Métropole à la mise à 2x2 voies du tronçon entre Beure et Micropolis est conditionné au respect des engagements pris par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) concernant les nuisances sonores pour les habitants du quartier de Planoise. Il est demandé que des mesures soient prises après travaux afin que les limites définies par le projet soient conformes aux engagements et que, dans le cas contraire, le nécessaire soit fait pour que ces engagements soient tenus ;
- Mise en place du plan de financement avec une participation de Grand Besançon Métropole de 25% maximum ;
- Recherche d’une solution pérenne de report des trafics de transit des poids lourds sur l’autoroute à négocier avec l’État ;
- Nécessité que le projet comprenne un volet paysager en rapport avec les sites traversés, prenant en compte la notion d’entrée de ville et un dimensionnement plus adapté de l’infrastructure ;
- Recherche d’une consommation d’espace à optimiser, s’agissant des terres héritées d’une activité maraîchère ;
- Réflexion pour limiter les risques d’accélération des flux et d’étalement urbain au-delà du territoire de Grand Besançon Métropole, en lien avec l’élaboration du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) et du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) ;
- Précisions sur les termes de réalisation des travaux, le calendrier et l’ensemble des aménagements à mettre en place par le maître d’ouvrage pour limiter les nuisances directes (sur le site et à proximité) et indirectes (notamment sur les itinéraires de déviation, substitution et shunts spontanés) pendant cette période.
Avis favorable pour la commission d’enquête
La commission d’enquête a émis un avis favorable, assorti d’une réserve et de recommandations à la Déclaration d’utilité publique concernant ce projet.
Réserve de la commission :
- Concernant la proposition de création de l’aire de contrôle des poids lourds au lieu-dit Champ Melin, dont la pertinence n’est "pas suffisamment démontrée".
Recommandations de la commission :
- Une meilleure prise en compte des incidences environnementales et des aménagements paysagers du projet ;
- Réduire dans toute la mesure du possible les nuisances sonores subies par les riverains ;
- Le projet de création d’une halte ferroviaire à l’ouest de la métropole (à proximité du pôle santé), la modernisation de la ligne des horlogers ainsi que la mise en place d’une offre ferroviaire adaptée aux besoins métropolitains doivent pouvoir aboutir rapidement, dans la mesure où "ils semblent tous particulièrement attendus par nombre d’usagers" ;
- S’agissant de l’échangeur de Champ Melin, la commission relève que le choix retenu "n’offre pas des fonctionnalités équivalentes à celle de l’échangeur "à lunettes" proposé au préalable" ;
- La commission constate que "les itinéraires de substitution sont parfois complexes et empruntent des voies où pourraient se produire, notamment aux heures de pointe, des ralentissements, congestions, nuisances, problèmes de sécurité, …" Elle recommande que ces éventualités fassent l’objet d’une attention particulière de la part du porteur de projet ;
- La commission recommande que la possible extension de l’activité d’Emmaüs soit prise en compte dans les études et procédures ultérieures, de telle sorte que "le maintien et le développement de ces activités puissent être assurées dans les meilleures conditions" ;
- La question du quartier de Planoise doit être évaluée "avec la plus grande circonspection, notamment en ce qui concerne l’intégration paysagère de la RN57 dans ce secteur" ;
- Un solution doit être trouvée pour sécuriser les accès des riverains de la rue de Dole, à hauteur de l’échanger de Saint-Ferjeux.
La commission d’enquête a également émis un avis favorable à la mise en compatibilité du Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Besançon.
Et après ?
Le conseil communautaire du 5 septembre sera amené à se prononcer sur le rapport et les conclusions de la commission d’enquête et sur les réponses apportées par le maître d’ouvrage, ainsi que sur le dossier de mise en compatibilité modifié du Plan local d’urbanisme de Besançon.