D’après le rapport dressé par l’agence de l’eau, il apparaît que l’état des eaux en Bourgogne Franche-Comté (bassin Rhône-Méditerrannée) est globalement moins bon que sur l’ensemble du bassin analysé, le Rhône présentant par exemple un taux moyen de 52%. Les nappes souterraines de leurs côtés sont 83% à afficher un bon état chimique.
Une qualité d’eau qui s’améliore depuis 30 ans
Pourtant, le directeur général de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée, Laurent Roy l’affirme, "la qualité de l’eau a considérablement augmenté depuis 30 ans" en partie grâce à des gros efforts d’assainissement et d’épuration des cours d’eau. Ainsi, des substances autrefois très présentes dans l’eau comme l’ammonium ou encore le phosphore ont pu être divisées par 20 (ammonium) et par 10 (phosphore). La toxicité due aux micropolluants organiques (hors pesticides) a pu elle, être divisée par quatre entre 2008 et 2017.
Plus de 500 substances retrouvées dans les cours d’eau
Mais il reste toutefois encore de gros défis notamment concernant les substances chimiques. Qu’il s’agisse des pesticides omniprésents dans les eaux ou encore des produits de la vie quotidienne (d’entretien, cosmétiques ou encore de médicaments), l’ "on a tendance à en retrouver partout donc la solution c’est de vraiment en réduire les usages à la source quand c’est possible" nous confie le directeur général.
La caféine très présent dans les cours d’eau
Parmi les substances retrouvées dans les cours d’eau, l’un des marqueurs de pollution engendrés par l’homme est la caféine. Celle-ci n’étant pas traitée par les stations d’épuration, cela montre la grande diversité de substances concernées et donc "la nécessité d’avoir une mobilisation collective ". "La caféine c’est vraiment artificielle dans notre bassin, il n’y a pas de caféier en Bourgogne Franche-Comté et pourtant on en trouve dans près de 80% de nos rivières" nous explique Laurent Roy.
Garantir l’état écologique des cours d’eau
Autre gros enjeux, écologique cette fois, essayer d'avoir "des rivières, des zones humides et des plans d’eau suffisamment naturelles pour que la biodiversité puisse bien s’y porter" et donc avoir des milieux qui, écologiquement fonctionnent bien. Le problème étant que les cours d’eau ont beaucoup été "artificialisé " au cours des décennies précédentes et qu’il faut désormais "renaturer, redonner de la diversité, des aspects sinueux, des berges plus variées, des fonds plus naturels pour que les écosystèmes aquatiques refonctionnent" insiste le directeur de l’Agence.
Le changement climatique complique la donne
On a encore pu s’en rendre compte cet été avec l’état d’assec du Doubs à Villers-le-lac, le changement climatique fait également souffrir les rivières et les zones humides. Les efforts de dépollution et de naturalisation des rivières deviennent ainsi "de plus en plus dur avec le changement climatique qui fait que les milieux souffrent de plus en plus". Là encore, il y a pour le directeur "un gros enjeux de lutte contre le gaspillage et de partage équilibrée de la ressource en eau pour que les écosystèmes puissent bien fonctionner".
"Le changement climatique, on le voit, on le constate d’ores et déjà mais pour le moment on est toujours sur la trajectoire du pire. Sa pression sur les milieux, sur les ressources en eaux va encore s’accroître donc il est vraiment indispensable que chacun prenne conscience de cette nécessité de se mobiliser pour l’eau." Laurent Roy, directeur de l'Agence de l’eau Rhône Méditerranée.