Ceci les placera au même niveau que l'actionnaire historique, la famille Peugeot, à l'issue d'une augmentation de capital de 3 milliards d'euros qui sera lancée dans la foulée de l'assemblée générale des actionnaires prévue le 25 avril.
Après cette signature, le groupe automobile français devait tenir une conférence de presse avec son numéro un, Philippe Varin, son successeur Carlos Tavares, le président de Dongfeng Xu Ping, le ministre français de l'Economie Pierre Moscovici et Robert Peugeot pour la famille.
Ce dernier a balayé mercredi le risque de voir passer le groupe sous pavillon chinois. "Nous avons un accord entre les actionnaires pour rester tous les trois au même niveau", a-t-il rappelé en début de journée sur Europe 1.
Les grandes lignes du partenariat ont déjà été dévoilées. PSA espère, grâce à cette alliance, se renforcer sur le premier marché automobile mondial, la Chine, mais aussi en Asie du Sud-Est, afin de réduire sa dépendance au continent européen où les ventes de voitures neuves sont en berne. Son objectif est de tripler à l'horizon 2020 le volume de production de DPCA, sa co-entreprise déjà en place avec Dongfeng, à 1,5 million de véhicules par an.
Ceci passera par "des licences de technologies développées par PSA" et "le lancement de deux à trois modèles par an" pour Peugeot, Citroën et la marque propre de DPCA, expliquait-il à la mi-février. Selon Robert Peugeot, la marque propre de Dongfeng, Fengshen, "pourrait un jour (venir en France), mais pas tout de suite".
Les deux constructeurs se doteront aussi d'un centre de recherche et développement commun. Cette coopération devrait aider le français à réaliser des synergies avec Dongfeng d'environ 400 millions d'euros par an d'ici 2020.
Le soutien financier de l'Etat et de Dongfeng doit également permettre à PSA de renforcer son positionnement en Europe en lui redonnant la capacité d'investir. L'entreprise, qui a fermé son usine d'Aulnay-sous-Bois en région parisienne, affichait encore à la fin de 2013 une perte nette de 2,3 milliards d'euros.
Le changement d'actionnariat a aussi eu des conséquences pour la direction du groupe. Philippe Varin, qui a mené la négociation avec les Chinois, cèdera son poste de président du directoire à M. Tavares le 31 mars. La composition du conseil de surveillance va aussi être bouleversée. C'est Louis Gallois, homme de confiance de l'Etat, qui en prendra la tête, en remplacement de Thierry Peugeot. Chacun des trois grand actionnaires aura deux représentants.
Carlos Tavares s'est dit "très serein" avec cette nouvelle configuration. L'ex-numéro deux de Renault, qui a commencé à prendre ses marques chez PSA depuis décembre, s'est attelé à la mise sur pied d'un nouveau plan stratégique. Nommé "back in the race", il sera présenté le 14 avril.
Il veut passer en revue le nombre des silhouettes proposées par Peugeot et Citroën et le rationaliser en fonction des marchés. Il compte aussi améliorer la compétitivité des usines en Europe, redresser la barre en Amérique latine et en Russie, deux zones où le groupe perd de l'argent, et vendre les voitures au meilleur prix. Il rêve aussi de faire un jour de la gamme DS de Citroën une marque à part entière.
Ce féru de course automobile peut déjà se réjouir du retour, annoncé mercredi, de Peugeot au rallye Dakar.
(Source : AFP)