Protocole renforcé face aux variants : quelles sont les nouvelles mesures ?

La France surveille la montée du variant anglais qui pourrait à terme nécessiter un nouveau confinement, et renforce ses mesures contre le Sud-Africain et le brésilien moins répandus, mais potentiellement encore plus problématiques. Tests, durée de l’isolement, écoles et collectivités : la direction générale de la santé a décidé de renforcer le protocole sanitaire

© D Poirier

Si la circulation des variants est "aujourd'hui minoritaire", ils "présentent un risque d'échappement immunitaire et vaccinal".

Cela signifie que les vaccins pourraient être moins efficaces contre ces deux variants, suspectés en outre de provoquer des réinfections. En cause, des caractéristiques génétiques particulières que ne possède pas le variant anglais. Tous trois semblent plus contagieux.

Les principales mesures du protocole renforcé de la DGS

TESTS

Chaque test positif à la Covid-19 doit obligatoirement faire l’objet d’un second test, réalisé dans un délai de 36 heures maximum pour déterminer s’il s’agit d’une contamination par un variant du Covid-19.

Le dispositif de recherche des variants est étendu aux tests antigéniques rapides. Ils doivent "conserver toute leur place dans la stratégie de lutte contre l’épidémie, selon les indications actuellement en vigueur (…) Les tests antigéniques avec un résultat positif doivent désormais faire l’objet d’un second prélèvement."

Les contacts à risque des personnes porteuses d'une variante sud-africaine ou brésilienne doivent également se faire tester dès son identification "à J 0"  En cas de résultat positif au test PCR, un test RT-PCR doit être réalisé pour identifier le variant.

DURRÉ DE L'ISOLEMENT

La DGS précise que Les cas confirmés de malades d'un variant ainsi que les personnes à risque pourront recevoir l'aide d'infirmier et se verront "systématiquement proposer une offre spécifique d'hébergement".

Selon la DGS, l'isolement des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien va passer à 10 jours, contre 7 d'ordinaire, et un test PCR négatif sera nécessaire pour en sortir. "Si le test revient positif, l’isolement est prolongé de 7 jours après ce résultat" ajoute la note.

PROTOCOLE RENFORCÉ DANS LES ÉCOLES

Une classe devra être fermée si un enfant, ou un membre de sa famille, est contaminé par un des deux variants. Toutes les écoles ne sont pas ouvertes actuellement, puisque les vacances de février ont débuté samedi dans la première des trois zones. Cela concerne également les centres aérés, notamment dans l'académie de Besançon.

Malgré ces mesures spécifiques, le variant anglais reste le premier sujet de préoccupation.

"Les semaines qui viennent sont décisives. Le variant anglais va dicter la marche à suivre", a souligné l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique qui guide le gouvernement, sur BFMTV.

"Point de bascule"

La part des cas suspectés d'être des variants (essentiellement anglais, mais aussi sud-africain ou brésilien) s'élevait à 14 % de tous les cas détectés en France le 27 janvier, selon des résultats préliminaires rendus publics jeudi. C'est nettement plus que les 3,3 % de cas positifs attribués au variant anglais les 7 et 8 janvier.

A ce rythme, les spécialistes s'attendent à ce que le variant anglais devienne majoritaire en France d'ici à début mars. Pour mieux suivre cette évolution, tous les tests PCR positifs devront désormais être réanalysés avec une technique permettant de déceler la présence possible des trois variants, selon la note de la DGS.

Car la prise de pouvoir du variant anglais pourrait constituer un "point de bascule", avec une augmentation du nombre de cas, a prévenu sur BFMTV le virologue Bruno Lina, responsable des enquêtes de surveillance.

Malgré cela, le président Emmanuel Macron et le gouvernement ont fait le pari de ne pas imposer de nouveau confinement pour l'instant. "Si on voit que ça tient pourquoi pas, si on voit que ça continue sur la même progression, il faudra un moment ou un autre passer à des mesures plus fortes", a déclaré le Pr Fontanet.

"Ça stagne à un niveau trop élevé", a estimé à l'inverse l'épidémiologiste Antoine Flahault sur BFMTV, en plaidant pour "un confinement, écoles comprises, pendant une durée limitée".

Fermer les écoles, c'est aussi ce que réclame le SNMSU-UNSA Éducation, syndicat majoritaire des médecins de l'Éducation nationale. Il veut une fermeture "pour la durée des vacances de février des trois zones", soit quatre semaines en tout, dont deux de vacances dans chaque zone.

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