Prolonger le plan Juncker, piste pour aller de l’avant après le Brexit, selon Moscovici

Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a estimé ce dimanche 3 juillet  2016 que l’Union européenne devait lancer des « initiatives fortes » pour « réinventer l’Europe » après le Brexit, parmi lesquelles figurent une prolongation du plan Juncker, destiné à relancer l’investissement en Europe. 

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"Le statu quo ne peut pas être une réponse au Brexit", a déclaré M. Moscovici à des journalistes en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). "Il faut une offensive européenne", a-t-il jugé. Il a souligné que la France et l'Allemagne avaient une "responsabilité particulière" dans ce processus et avaient déjà des points d'accord, sur l'idée d'une Europe qui protège davantage" ses citoyens, et d'une Europe "plus efficace" sur le plan économique. Dans cette optique, "l'investissement est la clef", a-t-il souligné. Le "plan Juncker" est "sans doute insuffisant et dans l'ampleur et dans le temps", a-t-il jugé. 

Le "plan Juncker", dont l'objectif est de relancer la croissance et l'emploi en Europe, doit permettre de mobiliser 315 milliards d'euros d'investissements en trois ans (de 2015 à 2018) via un fonds pour les investissements stratégiques, le FEIS. Ce fonds est financé par le budget européen et la Banque européenne d'investissement (BEI) à hauteur de 21 milliards d'euros, et doit attirer ensuite des investisseurs privés qui souhaiteraient financer des projets dans des secteurs comme l'énergie, les infrastructures ou encore la recherche. Début juin, la Commission européenne a proposé de prolonger ce plan au-delà de 2018. M. Moscovici a par ailleurs jugé que la zone euro à 19 devait s'approfondir, via une "politique économique commune". 

"Nous ne pouvons pas contourner un budget de la zone euro", a-t-il dit, plaidant pour un ministre des Finances de la zone euro. Le commissaire a par ailleurs estimé que 2017, année électorale en France et en Allemagne, ne devait pas être "une année blanche" pour les gouvernants en ce qui concerne la zone euro. 

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