Procès Zepeda : un témoin vertement recadré par l'ensemble des parties

Publié le 07/12/2023 - 14:48
Mis à jour le 07/12/2023 - 15:12

"Vous faites du mal à tout le monde" : au procès en appel à Vesoul de Nicolas Zepeda, accusé d'avoir assassiné Narumi Kurosaki, un témoin qui assurait avoir vu la victime après sa disparition a été vertement recadré jeudi par l'ensemble des parties.

La maman et les deux soeurs de Narumi Kurosaki. © Alexane Alfaro
La maman et les deux soeurs de Narumi Kurosaki. © Alexane Alfaro

Saïd Nemeri, maçon de 46 ans, vient raconter à la barre de la cour d'assises ce qu'il a vu, au soir du 11 décembre 2016 à Besançon : une jeune femme asiatique manger dans un restaurant, en compagnie d'un militaire. Quelques jours plus tard, un appel à témoin est lancé pour retrouver Narumi Kurosaki, étudiante japonaise disparue depuis le 5 décembre. Il en est convaincu : la jeune asiatique qui pleurait dans le restaurant est l'étudiante que tout le monde cherche. Il prend rapidement contact avec les autorités pour dire ce qu'il a vu. Les enquêteurs se penchent sur ses propos et retrouvent la jeune femme en question : il s'agit bien d'une jeune asiatique qui ressemble à Narumi Kurosaki, mais ce n'est pas l'étudiante disparue.

Une déclaration déjà fortement relayée

A partir de là, Saïd Nemeri s'enfonce dans ses certitudes. Si son histoire trouve un écho limité en France, elle est fortement relayée par les médias chiliens, après qu'il eut contacté différents journalistes du pays. "Il avait déjà témoigné auprès de plusieurs chaînes de télé", raconte auprès de l'AFP un journaliste chilien présent au procès. "Alors ma rédaction a demandé qu'on l'interviewe également. Et des gens au Chili ont commencé à se dire que Narumi était toujours en vie."

Mais à l'audience, les parties ont été unanimes à démonter ce contre-discours, malgré l'insistance du témoin. "Je vais essayer de garder mon calme, alors que le témoin a plusieurs fois remis en cause la sincérité et l'exhaustivité de l'enquête", déclare Etienne Manteaux, le procureur général, qui démonte la démonstration du témoin.

Sylvie Galley, avocate de la partie civile, évite de poser des questions pour ne pas faire durer la séquence. "Je n'entends pas rajouter à la souffrance et à l'incompréhension de la famille Kurosaki", indique-t-elle. Sylvain Cormier, avocat de la défense, sermonne à son tour le témoin : "Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ?" -"On a fait des faux dans cette procédure", réplique Saïd Nemeri. -"Alors déposez plainte !". "Vous faites du mal à tout le monde", conclut Renaud Portejoie, second avocat de la défense. "Ce serait bien de vous taire, ici et dehors".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

narumi

Procès Zepeda : la défense demande le renvoi du procès

La défense de Nicolas Zepeda a demandé ce lundi 18 décembre 2023 le renvoi du procès alors que le Chilien devait s'exprimer pour la première fois sur l'assassinat de Narumi Kurosaki dont il répond en appel devant la cour d'assises de la Haute-Saône, en raison de nouveaux éléments ne figurant pas  selon les avocats dans la procédure.

Zepeda, manipulateur “à la limite de la mythomanie”, selon un expert

Le Chilien Nicolas Zepeda, rejugé en appel pour l'assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki, présente un profil "manipulateur", "à la limite de la mythomanie", selon les conclusions d'un expert présentées jeudi devant les assises de la Haute-Saône, objets d'une passe d'armes entre lui et la défense.

Procès Zepeda : des traductions compromettantes au coeur des débats

"Souvenirs différents" ou "explications biscornues" ? : Nicolas Zepeda et une témoin se sont opposés lundi 11 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône autour de traductions de messages en japonais potentiellement compromettantes pour le jeune Chilien, rejugé en appel pour l'assassinat de Narumi Kurosaki.

Affaire Narumi : Nicolas Zepeda reconnaît finalement sa présence dans la résidence de la victime

"Je suis rentré dans cette résidence pour frapper à la porte de Narumi" Kurosaki : accusé de l'assassinat de cette étudiante japonaise en décembre 2016, Nicolas Zepeda a reconnu mercredi pour la première fois, sept ans après, sa présence dans le bâtiment ou vivait l'étudiante japonaise.

Justice

Tribunal administratif de Besançon : une hausse des litiges de 30% en 2024

Le tribunal administratif de Besançon dresse un bilan positif de l'année 2024, marqué par une intensification de son activité et un engagement renforcé au service des justiciables. "Avec une équipe qui s'est étoffée au fil des mois, l'année 2024 fut, pour le tribunal administratif de Besançon, placée sous le signe de la satisfaction du travail accompli au service de l’intérêt général et des justiciables", a déclaré Cathy Schmerber, présidente du tribunal.

Le procès en appel pour dénonciation calomnieuse de Jonathann Daval renvoyé

Le procès en appel dans le cadre d'une affaire de dénonciation calomnieuse de Jonathann Daval, qui purge une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia, a été renvoyé vendredi au 11 avril 2025 par la cour d'appel de Besançon. L'ancienne belle-famille de l'informaticien de 41 ans a demandé le renvoi de l'audience pour "modification de conclusions".

Dans le Doubs, les services de l’État vont frapper mieux et plus fort au porte-monnaie des fraudeurs

Le Comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF) s'est réuni en formation plénière jeudi 13 mars 2025, sous la présidence conjointe du préfet du Doubs, du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Besançon et du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Montbéliard pour dresser le bilan des actions 2024 et fixer les priorités de contrôle 2025. Deux conventions ont été signées à cette occasion. À quoi servent-elles ? Explications.

Un couple jugé pour avoir mutilé volontairement leur chien avant de le décapiter dans l’Yonne

L’association Stéphane Lamart ”Pour la défense des droits des animaux”, reconnue d’utilité publique, sera présente lors de l’audience du 4 mars 2025 devant le tribunal correctionnel d’Auxerre contre un couple de trentenaires qui a poignardé et décapité leur chien.

Arrestation d’un trafiquant de drogue aux Montboucons : deux ans de prison ferme

Suite à une enquête de plusieurs mois et à plusieurs signalements de riverains, la police nationale de Besançon a mis un terme aux activités d’un trafic de stupéfiants dans le quartier des Montboucons. Un individu de 42 ans, bien connu des services de police, a été interpellé le 18 février 2025 et condamné à deux ans d’emprisonnement.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.26
couvert
le 26/03 à 09h00
Vent
2.23 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
87 %