Pendant l'enquête, l'informaticien de 41 ans avait accusé son beau-frère Grégory Gay d'avoir tué Alexia, et ses anciens beaux-parents d'avoir passé avec lui "un pacte secret pour étouffer l'affaire". Pour cela, il a été poursuivi pour dénonciation calomnieuse, mais relaxé au pénal en première instance, en 2024, le tribunal correctionnel ayant estimé que ses mensonges n'étaient pas spontanés, du fait de la procédure pour meurtre qui le visait.
Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents de la jeune femme, ainsi que leur fille Stéphanie et son mari Grégory Gay, ont cependant fait appel de cette décision "sur intérêts civils", et c'est ce volet de la procédure que la cour d'appel a examinée vendredi, en l'absence de Jonathann Daval, resté dans sa cellule.
Arguant d'un important préjudice moral, M. Gay réclame 30.000 euros de dommages et intérêts, et les parents et la soeur de la victime 10.000 euros chacun.
"Tout le monde y a participé"
Jonathann Daval "avait conscience que ces dénonciations calomnieuses allaient avoir un impact médiatique considérable" pour les proches d'Alexia, a plaidé leur avocat, Me Jean-Hubert Portejoie. "C'était très, très difficile et je ne cautionne pas le fait que des innocents puissent être jetés en pâture comme ça", a confié M. Gay en marge de l'audience.
Pour l'avocat de la défense, Me Randall Schwerdorffer, au contraire, ce "préjudice médiatique" ne peut pas être attribué à Jonathann Daval, car "tout le monde y a participé".
Jonathann Daval a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le lendemain, il a transporté son corps dans un bois avant d'y mettre le feu. Pendant trois mois, l'informaticien avait montré le visage d'un veuf éploré, avant d'être confondu et interpellé en pleine vague #MeToo. Il avait finalement reconnu avoir menti et avoué le meurtre, six mois après avoir accusé son beau-frère.
(AFP)