"Trois semaines après le démarrage des inondations, on voit que les dégâts sur les cultures empirent, et les enjeux financiers vont être considérables car, avec la perte de fourrage, l'élevage est aussi concerné et tout s'enchaîne", a déclaré M. Limouzin, en visite dans une exploitation agricole touchée par les inondations en mai.
Le vice-président de la FNSEA a demandé que "l'Etat apporte une aide directe aux agriculteurs", notamment par le biais d'un assouplissement sur les charges et les cotisations sociales. "J'interpelle le ministère de l'Agriculture sur l'aspect des calamités agricoles mais aussi le ministère de l'Environnement sur la gestion de l'eau (...) Il y a eu un abandon de l'entretien des rivières et des fossés depuis la loi sur l'eau (votée en 1992, ndlr) et l'urgence est de reconfigurer les berges, il faut agir", a-t-il dénoncé.
Le ministère de l'Agriculture a annoncé vendredi l'extension des mesures d'urgence pour les agriculteurs de l'Aube aux départements de la Marne, de la Haute-Marne, de l'Yonne, de la Côte-d'Or, de Saône-et-Loire et de Seine-et-Marne. Ces mesures prévoient notamment une indemnisation par le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) pour les pertes éligibles, et des assouplissements de certaines dispositions de la PAC, notamment en matière de jachère et d'entretien des parcelles.
Selon M. Lavier, il s'agit de "mesures automatiques" en cas de catastrophe naturelle. "Il faut absolument qu'on apporte une enveloppe pour les zones touchées", a-t-il ajouté. Dominique Michaud, président de la Coopérative d'utilisation de matériel agricole (CUMA) "Robe des champs", qui regroupe 17 producteurs de pommes de terre primeurs, a estimé leurs pertes à "6.000 tonnes sur 8.000". Outre les inondations, les cultures souffrent d'un excès d'eau, d'un manque d'ensoleillement et des températures basses, selon les agriculteurs. "On risque de perdre des marchés avec les grandes surfaces, c'est lourd de conséquences", a encore déploré M. Michaud.
(avec AFP)