Les plus de 122.000 inscrits à la primaire écologiste sont appelés à partir de samedi à désigner leur candidat à la présidentielle, lors d’un second tour très indécis.
Alors qu’Anne Vignot refusait de donner sa préférence (comme beaucoup d’autres maire EELV), elle a finalement décidé d’exprimer clairement son opinion ce samedi.
C’est donc l’eurodéputé EELV Yannick Jadot qui reçoit son soutien.
@yjadot sera le meilleur candidat à l’élection présidentielle pour bâtir un nouveau modèle de société. La transition écologique est nécessaire à tous face aux enjeux démocratiques, sociaux et climatiques.
— Anne Vignot (@Anne_Vignot) September 25, 2021
Le résultat final, qui sera annoncé mardi à 17H30 à Paris par les organisateurs, est au moins aussi imprévisible que celui du premier tour, qui n'a pas livré un tableau facile à interpréter, avec quatre candidats au-dessus de 20 %.
Il est difficile de prévoir vers qui les électeurs de Delphine Batho (22,32 %), chantre de la "décroissance" mais aussi ancienne ministre spécialiste des questions régaliennes, vont se reporter. Ni ceux du maire de Grenoble Eric Piolle (22,29 %), qui incarnait à la fois une écologie ancrée à gauche et un souci de pragmatisme institutionnel.
"Depuis qu'EELV existe, il y a d'un côté un élan vers la respectabilité, l'institutionnalisation, et de l'autre un élan vers une écologie caisse de résonnance des luttes et levier de rupture plutôt que rouage du système", analyse un ancien élu Vert, bon connaisseur du parti.
La difficulté pour les deux finalistes est que le socle de premier tour est faible, pour l'un comme pour l'autre", ajoute-t-il.
L'eurodéputé Yannick Jadot, favori sur la ligne de départ, a obtenu la première place au premier tour avec 27,7 % des voix, un score cependant considéré plutôt faible au regard de sa notoriété.
La dynamique médiatique des dernières semaines est plutôt pour sa concurrente Sandrine Rousseau, qui a recueilli 25,14 % des voix.
Pour l'enrayer, Yannick Jadot a occupé le terrain toute cette semaine, réalisant un premier déplacement à Sevran mardi, un deuxième dans le 20e arrondissement de Paris vendredi, les deux fois sur un thème mêlant écologie et social.
"Panique"
Il a lui-même dû se positionner sur la "radicalité", estimant qu'elle devait se traduire concrètement en "écologie de gouvernement". Le candidat a bénéficié pour l'épauler de nombreux soutiens de poids lourds écologistes ces derniers jours, tels le président de la métropole de Lyon Bruno Bernard, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic ou encore le philosophe Bruno Latour.
Mais le souvenir d'électeurs écolo votant contre le favori (Nicolas Hulot en 2011, Cécile Duflot en 2016) est présent à l'esprit de tous. "Ce que je vois depuis deux jours, c'est un favori en panique. Il reprend le vocabulaire de Sandrine Rousseau, ce qui n'est jamais bon signe", sourit l'ancien député EELV Sergio Coronado, soutien de "l'éco-féministe".
Pour sa part le député Matthieu Orphelin, partisan de Yannick Jadot, regrette que Mme Rousseau "cherche en permanence à mettre le doute sur les engagements" de l'ancien directeur de Greenpeace France. "Après une superbe primaire, il ne faudrait pas que la semaine de second tour handicape l'écologie parce qu'elle veut trop cliver".
Sandrine Rousseau a organisé vendredi soir un "pot" dans un bar de La Villette pour remercier son équipe, qui n'a en majorité pas milité au sein d'EELV et est toute dévouée à sa cause.
(maCommune.info avec AFP)