"Pourquoi je ne dois pas nourrir les animaux en ville ?". L'inscription trône au milieu du panneau fraîchement installé par la ville de Besançon au Parc Micaud, aux abords de l'aire de jeux des enfants. Un endroit stratégique puisque le lieu est tout désigné au nourrissage des animaux sauvages. Il permet en outre "d'éduquer les enfants sur cette pratique" souligne Anne Vignot, Adjointe déléguée à l'Environnement.
Quelles conséquences néfastes entraîne le nourrissage des animaux sauvages ?
Qui n'a jamais jeté les restes de son pain rassis aux quelques canards d'une rivière ? Selon Anne Vignot, les effets pervers de cette pratique sont nombreux et pourraient se révéler néfastes, tant pour les animaux que pour notre propre santé :
Pour les animaux
- L'alimentation humaine n'est pas adaptée à l'organisme des animaux. Cela déclenche chez eux des carences alimentaires qui les affaiblissent.
- Cela dégrade l'écosystème et notamment modifie l'équilibre des populations animales. Par exemple, cela encourage la prolifération des pigeons ou des rats.
- Cela impacte la biodiversité en encourageant l'installation d'espèces exotiques néfastes à l'écosystème établi. Besançon subit par exemple l'arrivée d'Amérique du ragondin, espèce très problématique.
- Cela augmente la dépendance à la nourriture offerte par l'homme chez des animaux qui modifient leurs comportements – ils font moins d'activité physique.
- Cela encourage les regroupements d'animaux qui, concentrés en un même endroit, sont plus à même de dégrader les installations et surtout de développer des pathogènes. Et avec le faible niveau d'eau du Doubs, des concentrations sont encore plus à même d'émerger…
Pour l'Homme
Certains de ces pathogènes sont transmissibles à l'homme dont la commune leptospirose, une maladie grave parfois mortelle. On recense un million de cas par an dans le monde.
Pour illustrer le risque couru en Franche-Comté et à Besançon, il est à noter que 70% des ragondins étudiés dans les Dombes et la vallée de l'Ognon sont porteurs de ce pathogène… Des ragondins qui ne sont pas si loin de Besançon puisque la ville avait déjà, au début de l'année, demandé l'exécution de plusieurs ragondins de Micaud. "On souhaite que ceux qui se baignent dans le Doubs le fassent sans risquer d'attraper une maladie" conclut Anne Vignot.
Le panneau rappelle que la loi française interdit le nourrissage des animaux sauvages. La ville de Besançon n'a jusque-là pas verbalisé cette action. Elle n'exclu cependant plus la condamnation d'un comportement systématique d'une amende allant de 35 à 450 euros (article 120 du règlement sanitaire départemental).